JOËL COSSARDEAUX
LES HOMMES ET LES OUVRIERS SONT LES PLUS CONCERNÉS. L’EXPOSITION DES FEMMES EST FORTE DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ.
Près de 2,6 millions de salariés, 12 % d’entre eux, sont exposés à au moins une nuisance cancérogène. C’est ce qu’a rapporté mardi l’agence Santé publique France dans une enquête menée en 2010 auprès de 48.000 actifs. Près d’un tiers (30 %) se sont avérés être exposés à au moins deux des vingt-quatre agents chimiques cancérogènes les plus courants, soit par extrapolation quelque 757.000 personnes.

2,2 millions de salariés
Globalement, pas moins de 2,2 millions de salariés évoluent dans un environnement contenant des cancérogènes chimiques et 259.000 sont exposés à des rayonnements ionisants. A quoi s’ajoute le travail de nuit, considéré depuis 2007 par l’Organisation mondiale de la santé comme cancérogène probable. L’étude chiffre ainsi à 236.500 le nombre de femmes concernées par ce risque, celles qui travaillent au moins 45 nuits par an.

Les plus touchés par un environnement exposé à la menace des substances cancérogènes sont les hommes (75 %), très loin devant les femmes (15 %) et les seniors. Dans trois cas sur quatre, il s’agit d’ouvriers, dont plus de la moitié qualifiés. Leur proportion est particulièrement élevée dans la réparation automobile (79 %) et moindre (environ 40 %) dans le BTP, la métallurgie, la mécanique et le secteur du bois. Les émissions de moteurs Diesel figurent au rang des nuisances les plus fréquentes.

Les femmes en situation de risque sont pour beaucoup des employées de service (38 %), surtout dans le secteur de la santé. Infirmières et sages-femmes sont « les plus fréquemment exposées à au moins une nuisance cancérogène », note l’étude. Près de 30 % d’entre elles (104.300 personnes) étaient dans ce cas en 2010. Chez les aides-soignantes, le travail de nuit (55 % des personnes exposées) précède les rayonnements ionisants (41 %) en tant que source cancérogène. Autre profession à risque, celles des coiffeuses et des esthéticiennes : 23 % d’entre elles (32.000 femmes) « étaient les salariées les plus fréquemment exposées à un cancérogène chimique ».
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