Une nouvelle page va s’ouvrir à la Mutualité française (FNMF), qui tient son assemblée générale ce jeudi, à Paris. Seul candidat à la succession d’Etienne Caniard, Thierry Beaudet va – sauf coup de théâtre – être élu président de la fédération pour un mandat de cinq ans. Il a déjà prévenu qu’il conserverait aussi la présidence du groupe MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale).

Une idée bien précise

Homme fort du mouvement mutualiste depuis plusieurs années, cet ancien instituteur de cinquante-quatre ans a une idée bien précise des grandes orientations à donner à la FNMF, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles en France. « Nous devons aller à la reconquête de l’opinion publique et des pouvoirs publics et refaire beaucoup de pédagogie », explique-t-il aux « Echos ». Avec la volonté affichée de faire en sorte que « les mutuelles puissent prendre toute leur part dans l’organisation du système de protection sociale en France », souligne-t-il. « Comme Etienne Caniard, je trouve que nous assistons aujourd’hui à une étatisation du système, avec toujours plus d’encadrement. Les mutuelles ne peuvent pas être juste des acteurs de sa solvabilisation. Il faut libérer leur action », affirme-t-il.

Il s’agira aussi, selon Thierry Beaudet, de « renouer des relations plus sereines avec les professionnels de santé », un sujet crucial pour les complémentaires santé dans la maîtrise du reste à charge.

« Période d’incertitude »

Autre message à porter, selon lui : « Il faut rappeler que le mutualisme, ce n’est pas que la complémentaire santé. C’est aussi une forme d’entrepreneuriat à part, qui fait par exemple que nous gérons 2.500 services de soins et d’accompagnement (SAM). »

L’élection de Thierry Beaudet devrait enfin s’accompagner d’une évolution des missions de la FNMF. Les grosses mutuelles souhaiteraient en effet avoir la main sur le conventionnement avec les professionnels de santé ou mener leurs propres politiques de prévention. « Tout ce qui est services aux mutualistes [les assurés, NDLR] appartient aux mutuelles », estime Thierry Beaudet. Dans ce contexte, une réorganisation des services de la fédération n’est pas à exclure.

La CFDT, syndicat majoritaire à la FNMF, se dit « très vigilante dans cette période d’incertitude », déjà marquée par une baisse programmée de la cotisation fédérale versée par les mutuelles.

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