Adrien Schwyter

La crise commence petit à petit à s’effacer. Le niveau des actifs sous gestion dans le monde a connu en 2013 un niveau historique de 46.400 milliards d’euros (+ 13 % par rapport à 2012). Un rebond après les années difficiles suite à la crise. Les gestionnaires d’actifs attirent à nouveau les investisseurs avec plus de 25 % des actifs financiers (le montant était de 23,6 % en 2012).

Toutefois, les gestionnaires d’actifs n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux de profits antérieurs à la crise. « Tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. La base des coûts a continué à progresser tandis que les gérants ont subi une érosion de leurs honoraires de gestion », précise Pierre-Ignace Bernard, directeur associé senior de McKinsey en France. Si les niveaux de tarification des gestionnaires d’actifs restent satisfaisants en Europe pour les particuliers, ils sont très bas pour les institutionnels.

Les perspectives pour 2014 sont plutôt intéressantes. Sur le premier semestre, Pierre-Ignace Bernard constate « un contexte relativement serein sur les marchés avec une tendance de collecte qui continue ».

Reconquérir de la croissance

Le défi pour les sociétés de gestion en Europe est de parvenir « à reconquérir de la croissance et de la profitabilité », explique le directeur associé senior de McKinsey en France. Avec une forte diversité de situations suivant les pays. En 2013, il y a eu une décollecte nette en France de 1 %, alors qu’en Allemagne et en Italie, la collecte nette était positive (4 et 6 %).

Le principal relais de croissance se situe dans les pays émergents pour les gestionnaires d’actifs. « L’accumulation de richesses va se faire de manière disproportionnée », selon les pays, analyse Pierre-Ignace Bernard. La stratégie à adopter nécessite dès lors « une réallocation de moyens des sociétés de gestion » afin de « développer des offres pertinentes ». Le directeur associé senior de McKinsey en France conseille aux gérants d’actifs « d’aller occuper le terrain laissé vacant par les banques (notamment au Royaume-Uni) » afin de fournir un service de conseil aux particuliers dans leurs investissements.

Le jeu en vaut la chandelle. Cela pourrait être le titre de l’étude annuelle de McKinsey sur la gestion d’actifs dans le monde. Le cabinet appelle les investisseurs à plus d’audace dans leurs propositions aux investisseurs car « le plus gros concurrent des gérants d’actifs dans le monde, c’est la gestion en direct par les investisseurs », précise Pierre-Ignace Bernard.