Nouveau tour de force pour SCOR aux Etats-Unis. Le groupe français a annoncé hier le rachat des opérations américaines de l’assureur italien Generali au terme d’un processus qui a commencé en novembre, comme l’a précisé son PDG, Denis Kessler. Il signe là sa deuxième acquisition d’envergure dans ce pays après le rachat du portefeuille mortalité de Transamerica Re en 2011.

Pour mettre la main sur Generali US, le réassureur français va débourser 579 millions d’euros (750 millions de dollars). Le coût final sera ajusté pour tenir compte des bénéfices 2013 jusqu’à la finalisation de la transaction, prévue pour le second semestre. SCOR la financera sur ses ressources propres et par « une éventuelle émission limitée de dette ».

Cette acquisition a tout l’air d’une bonne affaire pour le groupe dirigé par Denis Kessler, puisqu’il précise que le prix représente « une décote d’environ 35 % »par rapport à la valeur intrinsèque du portefeuille de Generali US. Elle devrait« engendrer un profit immédiat grâce à un écart d’acquisition négatif ». Dans le détail, SCOR va reprendre le holding Generali US et ses filiales opérationnelles, ainsi que les contrats de rétrocession entre Generali USA et Generali.

Pour SCOR, cette acquisition « démontre sa capacité à saisir des opportunités de croissance uniques tout en respectant la stratégie du plan Strong Momentum », qui se termine cette année. Elle lui permettra ainsi de devenir le premier réassureur-vie aux Etats-Unis, en termes d’affaires existantes et nouvelles, devant Swiss Re et RGA. Quatrième acteur sur ce marché, Generali US affichait 700 millions d’euros de primes nettes acquises en 2012. En quelques années seulement, SCOR, qui est aujourd’hui le numéro trois, aura donc complètement changé de dimension outreAtlantique. Avant l’acquisition de Transamerica, sa part de marché en réassurance-vie était d’à peine 2 %. Avec l’apport de Generali US, elle va grimper de 18 % à 27 %.

Autre intérêt de l’opération, elle renforce SCOR sur les risques biométriques (mortalité, longévité, etc.) En mars dernier, celui-ci avait déjà racheté un portefeuille de l’assureur espagnol BBVA Seguros portant sur la couverture du risque de mortalité et d’invalidité permanente de contrats d’assurance liés à des prêts immobiliers ou des crédits à la consommation. Une opération qui doit lui apporter dans le futur un volume de primes d’environ 1 milliard d’euros.

L’acquisition de Generali US va aussi conforter sa diversification. La part de sonchiffre d’affaires réalisé sur la réassurance-vie et santé va passer de 51 % à 55 %.

Laurent Thévenin