« Moins holding, davantage banque d’affaires » : c’est le leitmotiv du plan stratégique que présente aujourd’hui le patron de Mediobanca, Alberto Nagel, à ses actionnaires. Cinq ans après son arrivée à la tête de la première banque d’affaires italienne, il entend poursuivre la « normalisation » de l’ancienne cabine de pilotage du capitalisme italien. Objectif prioritaire du nouveau plan 2013-2016, qui sera détaillé demain aux investisseurs : recentrer l’institution sur ses activités de banque d’affaires et de détail en cédant progressivement ses participations non bancaires, jusqu’ici considérées comme stratégiques. « Notre objectif est de libérer du capital et de sortir des pactes d’actionnaires pour nous débarrasser de notre image de holding », confie-t-on au siège de la banque, en rappelant qu’elle a déjà cédé 3,3 milliards d’euros de participations (Finmeccanica, Ciments Français, Commerzbank, etc.) depuis 2004.

Première étape : la vente de 3,2 % de Generali. L’allégement de sa participation de 13,2 % dans l’assureur permettra à Mediobanca de renforcer sa solvabilité en empochant 650 millions d’euros, soit une plus-value de 60 millions. Parmi les autres participations destinées à être vendues figurent les 13,7 % dans l’éditeur RCS MediaGroup (« Corriere della Sera »), les 11,6 % dans Telco (holding de Telecom Italia) et les 4,6 % de Pirelli. « Le produit des cessions va nous permettre de renforcer notre développement international et nos activités debanque de détail à travers CheBanca! », indique la banque.

Cinq ans après sa création, la banque en ligne de Mediobanca reste déficitaire (- 11,4 millions au dernier trimestre) mais affiche un encours de 12,2 milliards d’euros pour 500.000 clients. Après le départ de Christian Miccoli en mars, c’est Gianluca Sichel, patron de la filiale de crédit à la consommation Compass, qui a repris les rênes de CheBanca!. L’objectif est de développer les synergies entre les deux filiales, même s’il n’est pas question de les fusionner.

En marge de son recentrage, la banque reste confrontée à l’échéance de son pacte d’actionnaires à la fin de l’année avec la sortie probable de Unipol-FonSai (4 %) et de Generali (2 %). En revanche, Vincent Bolloré (6 %) souhaite« compter toujours plus » au sein de la gouvernance, assure-t-on à Milan. Son partenaire français Groupama a toujours une participation de 5 %.

P. de G. (à Rome), Les Echos