Depuis le début de l’année, les mois se suivent et ne se ressemblent pas pour l’assurance-vie. En avril, elle avait connu un très léger mieux avec une collecte nette (c’est-à-dire la différence entre les encaissements et les sommes versées aux épargnants) proche de l’équilibre, laissant entrevoir un possible retour à la normale. Il n’en a rien été, puisque, selon les statistiques mensuelles de l’Association française de l’assurance que se sont procurées « Les Echos », le marché a été à nouveau en situation de décollecte au mois de mai. Avec un solde net négatif de 1,5 milliard d’euros, il vient même de connaître son plus mauvais mois en 2012, faisant pire qu’en janvier (- 1,1 milliard) et mars (- 1,2 milliard). On reste cependant bien en deçà des niveaux de la fin 2011 (- 2 milliard en octobre, – 2,6 milliards en novembre et – 3,8 milliards en décembre).

Entamé au mois d’août dernier, le mouvement de décollecte se poursuit donc quasiment sans interruption depuis, seul le mois de février ayant offert un léger répit (+ 300 millions d’euros). En 2012, la décollecte atteint déjà 3,6 milliards.

En mai, les compagnies d’assurances ont surtout fait face à une forte baisse des cotisations (8,3 milliards d’euros, contre 9,4 milliards en avril). L’attentisme traditionnel des épargnants en période électorale, qui attendent d’être fixés sur une éventuelle modification de la fiscalité de l’assurance-vie, la crise économique, le contexte boursier morose, mais aussi le moindre nombre de jours ouvrés en mai peuvent expliquer cette diminution des encaissements. Depuis début janvier, la collecte brute atteint 49 milliards d’euros, soit un recul de 16 % par rapport à la même période de 2011.

Pour ne rien arranger, les prestations versées au titre des rachats ou des décès ont légèrement augmenté, passant de 9,5 milliards d’euros en avril à 9,8 milliards en mai. Comme le constatent la plupart des assureurs, beaucoup de ménages sont aujourd’hui contraints de puiser dans leur épargne pour faire face aux dépenses ou aux aléas de la vie quotidienne. D’autres soulignent le caractère mécanique de la hausse des prestations du fait du vieillissement du stock de contrats, l’essor de l’assurance-vie datant de la fin des années 1980.

Pour le deuxième mois d’affilée, l’encours de l’assurance-vie a très légèrement diminué à fin mai, à 1.363,7 milliards d’euros, mais demeure stable par rapport au 31 décembre 2011 et à un niveau toujours important.