Le groupe franco-belge Dexia a sélectionné hier trois candidats finalistes à la reprise de sa filiale de gestion d’actifs, Dexia Asset Management (DAM). L’acquéreur final devrait être choisi dans les prochaines semaines, ce qui permettra au groupe bancaire de finaliser le programme de six cessions qui lui avait été fixé en octobre 2011 dans le cadre de son plan de démantèlement.

Dans ce contexte, les administrateurs de la banque franco-belge ont accepté hier la démission de leur président, Jean-Luc Dehaene. Ils ont en revanche demandé à l’administrateur délégué de Dexia, Pierre Mariani, de reporter la sienne jusqu’à la présentation le 3 août des résultats semestriels du groupe. Alors que le binôme souhaitait partir de conserve, le conseil d’administration a préféré que le Français Pierre Mariani assure une transition ordonnée avec son successeur désigné, le Belge Karel De Boeck, ex-homme fort de Fortis.

En réalité, cette solution est un compromis entre les Belges, qui souhaitent prendre les commandes exécutives de Dexia le plus rapidement possible, et les Français, qui estiment qu’un tel changement de gouvernance doit passer par l’engagement par l’Etat belge qu’il assurera bien 60,5 % de la garantie portant sur 90 milliards d’euros de refinancement de Dexia, 36,5 % revenant à la France et 3 % au Luxembourg. Compte tenu des délais fixés pour le départ de Pierre Mariani, un accord sur ce point devrait être trouvé bientôt.

Robert de Metz favori

C’est l’administrateur français de Dexia Robert de Metz, un ancien de Paribas et de Vivendi, qui devrait ensuite prendre la présidence du groupe. Par ailleurs, le conseil d’administration de Dexia a décidé de réduire de neuf à trois le nombre de membres de son comité de direction pour l’adapter au nouveau périmètre de Dexia SA. Il ne comportera plus que l’administrateur délégué, le directeur financier et le directeur des risques du groupe.

Pierre Mariani continuera de travailler pour Dexia en tant que président de Denizbank et de DAM, dont il accompagnera les ventes. En revanche, les équipes de Pierre Moscovici espèrent venir à bout des réticences de la Commission européenne sur le schéma de démantèlement de Dexia Crédit Local (DCL) d’ici à un mois.Le principe de ce schéma consiste à laisser DMA, le véhicule de refinancement de DCL, survivre au profit de la nouvelle banque des collectivités locales, détenue par La Banque Postale et la Caisse des Dépôts. Mais laisser vivre DMA est aux yeux de Bruxelles incompatible avec la garantie publique de 90 milliards d’euros, qui doit permettre à Dexia de se refinancer pour organiser sa disparition en douceur. Elle refuse donc de donner son feu vert au plan global de résolution de la banque.

Si Bercy ne parvient pas à assouplir cette position, le nouveau patron exécutif belge de Dexia devra trouver une issue à ce dossier, dont les principaux acteurs sont français. Une gageure politique.

NINON RENAUD, Les Echos