On connaît maintenant le nom des deux banques françaises avec lesquels AXA France va faire du prêt aux entreprises. Il s’agit du Crédit Agricole et de la Société Générale, comme l’a dévoilé mercredi soir, Henri de Castries, le PDG du groupe AXA, lors d’une rencontre avec la presse. Cette offre va s’adresser d’abord aux grandes entreprises françaises non cotées, dont « le chiffre d’affaires est supérieur à 250 millions d’euros et la dette brute supérieure à 150 millions d’euros », précise la Société Générale. Les montants des prêts seront compris« entre 30 et 100 millions d’euros ». L’assureur prévoit de prêter à cinq ans en moyenne, et jusqu’à sept pour les très bonnes signatures (« Les Echos » du 23 avril).

Un double objectif

« Nous partageons avec les banques partenaires la prise en charge du prêt, explique Nicolas Moreau, le PDG d’AXA France. C’est le modèle du « private loan » à l’américaine, avec des banques qui sont les originateurs du prêt et des assureurs qui en sont les porteurs. La conjonction des normes de Solvabilité II et de Bâle III font que les intérêts des banques et des compagnies d’assurances sont alignés ». AXA France n’a pas encore accordé de prêts, mais « si nous arrivions à faire 500 millions d’euros cette année, ce serait bien », annonce Nicolas Moreau. L’initiative pourrait être étendue ensuite en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie.

Pour les banques, confrontées aux nouvelles règles de Bâle III qui alourdissent leurs besoins en fonds propres, ces modes de cofinancement dits désintermédiés ont vocation à se développer. Cela leur permet d’alléger leur bilan tout en préservant leur relation avec les clients. Leurs intérêts sont donc convergents avec l’assureur. « Ce partenariat a un double objectif : offrir aux entreprises françaises une alternative de financement ; et permettre à AXA de saisir des opportunités de placements diversifiés, en s’appuyant sur son expérience d’investisseur crédit tout en bénéficiant de l’expertise de la Société Générale », souligne ainsi la banque de la Défense.

L. T., Les Echos