Le tableau d’ensemble est désormais complet. MMA a clos hier le bal des résultats annuels des principaux assureurs français. Comme la majorité de ses concurrents, la mutuelle à agents généraux du groupe Covéa doit la progression de son chiffre d’affaires (+ 4, 9 %, à 6,21 milliards d’euros) à sa performance en assurance-vie. Avec une collecte en hausse de 12,9 %, à 1,9 milliard d’euros, elle a même fait trois fois mieux que le marché. MMA a également gagné du terrain en assurance des particuliers avec une croissance totale de 8 %, à 1,8 milliard (contre + 3 % pour le marché), avec une pointe à + 10 % en assurance automobile.

Résiliation des mauvais risques

Son chiffre d’affaires a en revanche baissé en assurances des professionnels (- 0,7 %, à 273 millions) et des entreprises (- 3,7 %, à 1,84 milliard). Pour MMA, c’est une traduction de la politique de développement rentable engagée depuis l’été 2009 qui s’est accompagnée de la résiliation de plusieurs gros contrats très sinistrés. En se séparant de ses mauvais risques, l’assureur prépare également l’échéance de Solvabilité II, qui pèsera sur les fonds propres : « En tant que mutuelle, nous serons obligés de dégager des résultats significatifs, qui sont pour nous la seule manière d’augmenter nos fonds propres » , rappelle Christian Baudon, directeur général de MMA.

De fait, le résultat net est déjà passé de 21 à 144 millions en 2010, malgré le poids de l’« exit tax » sur la réserve de capitalisation (57 millions d’euros) et des événements climatiques (49 millions pour la tempête Xynthia et les inondations du Var). Ce qui a permis à MMA de consolider ses fonds propres (+ 5,8 %, à 2,87 milliard) et son ratio de solvabilité (312,1 %).

Pour 2011, la mutuelle attend une amélioration de son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes), de 104,9 % à 102,1 %. L’épisode de sécheresse ne devrait pas peser sur ses comptes, MMA étant simplement le distributeur de la multirisque agricole assurée par L’Etoile. Après l’arrêt de ses activités de banque au quotidien, déficitaires et jugées trop consommatrices en fonds propres, l’assureur s’interroge enfin sur sa participation de 35 % dans MIC, un spécialiste de la responsabilité civile médicale.

Au total, l’exercice 2010 aura été très contrasté pour les assureurs français, qui doivent cette année affronter une dépression en assurance-vie. MMA indique limiter la casse avec une collecte en baisse de 5 % à fin mai, contre -13 % pour le marché.