Les comptes 2010 de la Maif rejoignent ceux présentés par les autres grandes mutuelles sans intermédiaires (MSI). A savoir un net redressement du résultat net (qui a plus que triplé, à 18,7 millions d’euros), une croissance supérieure à la moyenne en assurance-dommages (+ 2,4 %, sur un marché en hausse de 1,5 %) et une collecte élevée en vie (+ 21,9 %, à 788 millions d’euros). Le tout avec un gain net de 37.100 sociétaires. « Modeste », le résultat net « ne reflète pas les fondamentaux économiques de la Maif, qui ont été très bons en 2010 », résume Pascal Demurger, le directeur du groupe. La Maif a renforcé ses fonds propres (+ 1,3 %, à 1,62 milliard d’euros), augmenté ses actifs gérés (+ 7 %, à 12,45 milliards) ainsi que ses produits de placement (432 millions d’euros) et maintenu son ratio de solvabilité ajustée au-dessus de 300 %. Dans l’optique de Solvabilité II, elle affirme avoir passé haut la main le test du QIS 5. Au total, le chiffre d’affaires a progressé de 6,6 %, dépassant pour la première fois les 3 milliards d’euros. En IARD, la hausse provient pour moitié de la progression des parcs assurés (+ 0,6 % pour les voitures, + 1,9 % en habitation) et pour moitié des hausses tarifaires, pourtant « modérées » en 2010. La Maif est devenue le deuxième acteur sur le très rentable marché de la garantie accidents de la vie. Comme les autres MSI, le quatrième assureur habitation cherche à se rendre moins dépendant de l’IARD, et donc de l’impact des événements climatiques, qui lui ont encore coûté 73 millions d’euros net de réassurance l’an dernier. « Nous avons besoin et envie de nous développer en non-vie »,insiste Roger Belot, son PDG. Les débuts de l’offre santé, lancée en février avec la MGEN, sont, à ce titre, jugés « encourageants », avec 4.600 contrats souscrits à fin avril. Autre motif de satisfaction, la maîtrise des frais généraux, qui, une fois n’est pas coutume, ont progressé moins vite que le chiffre d’affaires en 2010. Légèrement inférieur à 29 %, le ratio de frais généraux reste un sujet de préoccupation majeur. « Il sera difficile de le faire baisser à moyen terme », prévient Pascal Demurger. La masse salariale (60 % des frais généraux) continue en effet d’augmenter, « les accords d’entreprise, que nous sommes en train de revisiter, accordant un avancement à l’ancienneté assez dynamique ». Pas de « casse sociale » L’heure est à la recherche de gains de productivité « significatifs ». La Maif planche ainsi sur une refonte de son réseau de distribution et de gestion. « Compte tenu de notre croissance, de l’élargissement de notre gamme et du changement de comportement des clients, nous nous attendons à devoir traiter de 20 à 25 % de flux supplémentaires dans les années à venir. L’objectif est de pouvoir le faire sans augmenter les effectifs », annonce Pascal Demurger. Le groupe va également réduire la voilure au siège social de Niort, « sans casse sociale ni plan de sauvegarde de l’emploi, mais en ne remplaçant pas une partie des départs à la retraite ». Comme annoncé (« Les Echos » du 9 décembre 2010), la Maif entend par ailleurs dégager 50 millions d’euros d’économies par an sur le risque automobile, notamment en durcissant ses critères de sélection. Le tout alors que le ratio combiné est toujours supérieur à 100 % (103,8 % à fin décembre).