Soutenez-vous la proposition de loi concernant la modification du commissionnement des courtiers lorsque l’assuré change de courtier ?

Le troisième usage du courtage remonte à 1935. Il est anachronique, irrespectueux à l’égard du droit européen et des règles de libre concurrence. La liberté, c’est aussi la liberté de pouvoir changer de conseiller. 15 millions de Français attendaient une telle loi. Il faut également respecter une double légitimité : la liberté pour l’épargnant de choisir son conseiller, ainsi que la nécessité de ne pas s’attaquer au patrimoine de ceux qui distribuent les produits et servent nos adhérents. Cette proposition devrait être acceptée par la gauche comme par la droite. Ce n’est pas une loi politique, mais civique. Nous saluons l’initiative du député Georges Mothron.

Vous avez demandé le retrait de l’amendement au collectif budgétaire qui prévoyait le relèvement du taux de taxation de l’assurance-vie en cas de décès de 20 % à 25 %. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Tout simplement, la volonté des épargnants de l’Afer. Le contrat vie est en moyenne détenu pendant 12 ans, on ne peut pas changer les règles en cours de jeu. C’est anormal et insupportable pour les épargnants.

Dans quelle mesure l’Afer est-elle touchée par la baisse de la collecte d’assurance-vie ?

Depuis le 1er janvier, notre collecte brute est de 1,2 milliard, en recul de 35 %. Les rachats partiels ont quant à eux augmenté de 42 %. Il faut néanmoins raisonner en tendance pluriannuelle, car l’année 2010 avait été très forte. D’autres facteurs ont joué, comme le débat sur la fiscalité, l’aléa monétaire, ou l’effet prestation de l’assurance-vie.

Les collectifs d’adhérents nuisent-ils à l’image de l’association ?

Je n’ai pas connaissance d’un « collectif d’adhérents ». En revanche, je sais qu’un tout petit nombre de courtiers, « grincheux », tentent régulièrement de s’infiltrer et de s’exprimer dans notre association. Ils se servent de leur statut d’adhérent comme « Cheval de Troie » pour défendre uniquement leurs intérêts patrimoniaux et personnels de courtiers. Ils n’ont de cesse de tenter de déstabiliser notre association. Défendent-ils les intérêts des adhérents quand ils se livrent à un acharnement judiciaire en multipliant contre les adhérents de l’association des référés d’heure à heure, dont ils ont toujours été déboutés (pas plus tard que la semaine dernière) ? Quand ils réclament une hausse des frais de gestion ? Quand ils demandent l’annulation de notre assemblée générale ? Que veulent-ils, que recherchent-ils exactement ? Le président de l’Afer n’est pas le syndic de ces courtiers. Il est élu pour défendre les adhérents Afer.

Que répondez-vous aux attaques concernant votre manque d’indépendance à l’égard d’Aviva ?

C’est vrai, je suis dépendant, mais pas d’Aviva. Je suis dépendant des adhérents et seulement d’eux. Et si nous arrêtions la comédie sur cette histoire d’indépendance ! Les auteurs de ces « attaques » préféreraient peut-être que je sois dépendant d’eux ! Je ne suis pas le représentant d’Aviva. La compagnie ne me verse pas un centime. Il est temps que chacun garde sa place. Les courtiers et les agents sont là pour conseiller, Aviva pour garantir les contrats, l’Afer pour défendre les épargnants.

Comment anticipez-vous le déroulement de l’assemblée générale qui se tient le 29 juin ?

Normalement et sereinement. Je souhaite qu’il y ait un large débat démocratique, et que toutes les sensibilités puissent s’exprimer, afin de cerner la vraie volonté des adhérents pour toujours mieux les représenter auprès des pouvoirs publics. Et comme dans toute démocratie, que dans le respect de chacun, l’intérêt de tous l’emporte.

Propos recueillis par Laura Fort