Après six mois de suspense, AXA et Metlife sont entrés ce week-end en négociations exclusives avec Dexia pour reprendre ses activités d’assurances en Turquie. Selon nos informations, le premier assureur-vie américain Metlife est en piste pour acquérir Deniz Emiklilik, la filiale d’assurance-vie turque du groupe bancaire franco-belge, tandis que le premier assureur français va finaliser l’obtention d’un accord de distribution de produits d’assurance-dommages au sein du réseau de Deniz Bank, la filiale de banque de détail de Dexia en Turquie. AXA est déjà le premier acteur en assurance-dommages (Iard) en Turquie, avec 13 % de part de marché via sa filiale AXA Sigorta. Ce nouvel accord de distribution lui permet donc de creuser l’écart sur le marché turc. C’est toutefois une demi-victoire seulement pour le groupe français, qui avait aussi fait une offre conjointe sur Deniz Emiklilik. Il n’occupe en effet que la dixième place en assurance-vie, avec 3 % de part de marché, et rate ici une occasion d’accélérer sa croissance sur ce marché. De son côté, Metlife, le premier assureur-vie américain, avait finalisé le 1 er novembre 2010 l’acquisition d’Alico auprès d’AIG pour 16,2 milliards de dollars (11,6 milliards d’euros), soit l’une des plus grosses acquisitions de l’histoire de l’assurance. Mais son patron, Bill Toppeta, avait alors annoncé vouloir rester à l’affût d’autres opportunités, car le mouvement de consolidation n’était pas, selon lui, terminé avec l’entrée en vigueur prochaine des nouvelles normes prudentielles Solvabilité II et Bâle III. « Beaucoup de banques qui font aujourd’hui de l’assurance arriveront à la conclusion qu’il vaudra désormais mieux se positionner comme distributeur que comme souscripteur. Certaines d’entre elles vendront leur filiale d’assurances, d’autres chercheront un partenaire », estimait Bill Toppeta. Deniz Emiklilik était donc une cible parfaite. D’autres cessions à venir Cette double vente bouclée, Dexia devra encore céder ses filiales italienne Crediop et espagnole Banco Sabadell, respectivement avant fin 2012 et fin 2013, pour respecter le plan de restructuration imposé par la Commission européenne en échange de son sauvetage. Ces opérations s’annoncent toutefois plus complexes. Contrairement à la Turquie, considérée comme un eldorado pour les établissements financiers, avec une population sous-équipée en produits d’assurance par rapport à la moyenne européenne, l’Italie et l’Espagne souffrent d’un environnement économique sensiblement plus sombre. NINON RENAUD, Les Echos