Bis repetita. AXA Private Equity a a annoncé, hier, l’achat d’un portefeuille de fonds d’une valeur de 1,7 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) auprès de Citigroup. Selon la filiale de l’assureur, cette opération constitue « l’une des plus importantes de l’histoire sur le marché secondaire du capital-investissement ». En avril 2010, AXA PE avait déjà racheté à Bank of America un portefeuille de 1,9 milliard de dollars de fonds, signant alors la plus grande opération jamais réalisée par un acheteur unique sur ce marché. Les actifs cédés par la banque américaine sont composés de 207 participations dans des fonds de « buy-out » (représentant 75 % du total) et de 18 investissements directs dans des sociétés. « On trouve dans le portefeuille de fonds des grands noms comme KKR, Blackstone, Carlyle, Clayton, Providence », a indiqué hier Dominique Senequier, présidente d’AXA PE, lors d’une conférence téléphonique. Le rachat de ce portefeuille par AXA PE a été financé en bonne partie sur fonds propres. « Il n’y a pas de crédit vendeur dans cette transaction. Il y aura par contre un petit peu de levier mais que l’on prendra auprès d’une autre banque que Citi […] entre 200 et 350 millions de dollars de crédit », a indiqué Dominique Senequier. Compte tenu de la taille de l’opération, AXA PE va permettre aux plus gros clients de son fonds 5, avec lequel la société de capital-investissement réalise cette transaction, de co-investir dans le projet. Contraintes réglementaires Cette opération survient alors que les banques sont contraintes par la réglementation de limiter leur exposition au non-coté. Aux Etats-Unis, du fait des fameuses règles Volker incluses dans la loi Dodd-Frank, elles ne peuvent investir plus de 3 % de leur ratio Tier-1 dans le capital-investissement. En outre, les normes Bâle II et plus encore Bâle III poussent également les banques à limiter leur activité dans le non-coté compte tenu des fonds propres qu’elle exige. Conséquence, le marché secondaire du capital-investissement devrait dépasser les 30 milliards de dollars dans les quatre à cinq ans, estime Dominique Senequier. En France, seuls le CIC et le Crédit Agricole conservent aujourd’hui une activité significative dans le non-coté. AXA PE avait repris l’an dernier les principales activités de capital-investissement de Natixis pour 534 millions d’euros. Au total, il gère à ce jour 25 milliards de dollars en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.