C’est un projet ancien de La Banque Postale qui est à nouveau au point mort. Selon plusieurs sources, l’Elysée a arbitré début avril pour maintenir un statu quo sur la question de l’évolution du capital de CNP Assurance. Le projet porté par Philippe Wahl, le PDG de La Poste, de constituer un grand pôle financier public en montant au capital de CNP Assurances, via la filiale bancaire du groupe postale, a en effet été jugé trop risqué pour le secteur public (« Les Echos » du 11 février).
Par ailleurs, CNP Assurances a fait état mercredi d’un résultat net en légère hausse de 0,3 % au premier trimestre, à 281 millions d’euros. La sensibilité de ses résultats au Brésil se fait clairement sentir. Ses comptes portent ainsi la trace de la forte baisse du real. A taux de change et périmètre constants, la progression du résultat atteint 10,3 %. De même, son chiffre d’affaires a progressé de 8,4 %, à 9 milliards d’euros (+13,5 %, à périmètres et changes constants).
Impact de change
La France (+13,7 %, à 7,3 milliards d’euros) a gommé cet impact de change. Dans l’Hexagone, la croissance a notamment été portée par l’épargne, précise Antoine Lissowski, directeur général adjoint de CNP Assurances : « La Banque Postale est aujourd’hui en production de croisière en épargne avec une activité soutenue », explique-t-il. Quant à l’effet sur le chiffre d’affaires épargne retraite de la fin des affaires nouvelles commercialisées par les Caisses d’Epargne, il « sera visible en année pleine en 2017 », précise CNP Assurances. Au premier trimestre, seules 2 caisses d’Epargne sur 17 avaient transféré leur production nouvelle à Natixis Assurances. D’un autre côté, la croissance « a été particulièrement forte sur l’assurance-emprunteur chez BPCE », précise Antoine Lissowski. CNP Assurances tire ainsi les premiers fruits du nouveau partenariat en emprunteur avec le groupe bancaire mutualiste.
Au Brésil, le marché à l’international sur lequel l’assureur mise le plus, le chiffre d’affaires publié ressort en baisse de 10,5 %, à 729,5 millions d’euros. Mais à change constant, il progresse de 19,8 %. « Il y a en effet un décalage entre la vigueur de notre activité et la crise économique que connaît le pays. Nos résultats sont actuellement bien orientés », affirme Antoine Lissowski. L’assureur a posé des jalons supplémentaires au Brésil avec l’acquisition récente de Pan Seguros et Pan Corretora et le lancement, cet été, d’une compagnie digitale.

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