Les mois se suivent et se ressemblent pour l’assurance-vie. Comme en mars, la collecte nette (c’est-à-dire la différence entre les sommes collectées et les prestations versées) a atteint 2 milliards d’euros en avril, selon les statistiques publiées mercredi par l’Association française de l’assurance. Elle s’est toutefois tassée par rapport au début d’année (3 milliards d’euros en janvier, 2,6 milliards en février). Le mois dernier, la collecte nette a même été en dessous de son niveau d’avril 2015 (2,7 milliards d’euros). Cela dit, sur les quatre premiers mois de 2016, le solde est positif de 9,6 milliards d’euros, soit autant que sur la même période de 2015.

Globalement, les assureurs engrangent autour de 12 milliards d’euros de cotisations par mois depuis le début de l’année (12,2 milliards d’euros en avril). La collecte se fait aujourd’hui à 19 % sur les supports en unités de compte (UC), un niveau voisin de celui de 2015. Pour les assureurs, il importe aujourd’hui de faire absolument monter cette proportion. Vu le niveau historiquement bas des taux d’intérêt, ils n’ont en effet plus intérêt à trop collecter sur les fonds euros, des supports assis essentiellement sur des obligations. Ce sont aujourd’hui des produits « à marge nulle », a souligné Frédéric Lavenir, le directeur général de CNP Assurances, lors d’une rencontre mercredi avec l’Association nationale des journalistes de l’assurance.

A contrario, il est intéressant pour eux de pousser la vente d’UC, à la fois plus rémunératrice et moins consommatrice en capital que les fonds euros à capital garanti. Pour l’Autorité de contrôle prudentiel et de supervision, il est même impératif qu’ils fassent évoluer leur modèle économique face « au poison » des taux bas (« Les Echos » du 24 mai).

D’autant que l’essentiel des flux est toujours capté par les fonds euros, qui offrent aux épargnants une rémunération bien supérieure à l’inflation et aux autres produits d’épargne grand public. La volatilité des marchés boursiers peut refroidir des particuliers plutôt réticents à la prise de risques. En avril, les cotisations en UC se sont élevées à 2,4 milliards d’euros, contre 2,3 milliards en mars.

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