Début d’année sur les chapeaux de roues pour SCOR. Le cinquième réassureur mondial a présenté mercredi un résultat net en hausse de 29,6 % au premier trimestre, à 175 millions d’euros. Ses primes brutes émises ressortent, elles, en progression de 17 % (+5,1 % à taux de change constant), à 3,12 milliards – avec une croissance portée à la fois par la branche dommages (+16,3 %) et la réassurance-vie (+17,7 %). « Tous les clignotants sont au vert au premier trimestre 2015 », s’est félicité son PDG, Denis Kessler.

Il fait en particulier état d’une « très forte rentabilité technique » en réassurance-dommages, avec un ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) de 89,1 %. Au cours d’un premier trimestre épargné par les catastrophes naturelles, le réassureur n’a eu à déplorer qu’un seul événement « notable » – la tempête Niklas en Europe – pour un impact de 20 millions d’euros. Quant au crash de l’A320 de la Germanwings dans les Alpes, il devrait lui coûter moins de 10 millions d’euros. Survenu au deuxième trimestre, le tremblement de terre au Népal – un pays très pauvre et donc sous-assuré – ne laissera qu’une charge « de l’ordre de 1 à 2 millions d’euros » pour SCOR.

Interrogé sur les perspectives pour le secteur, Denis Kessler se dit « confiant » : « Il y a une demande croissante, notamment dans les pays émergents. Nous sommes par exemple très actifs en Chine ou en Inde », explique-t-il aux « Echos ». Et, à l’entendre, les opportunités ne manquent pas, à commencer par le « cyber-risque », un sujet de préoccupation croissant pour les entreprises et leurs assureurs. « Nous l’avons identifié comme une opportunité de développement pour SCOR en dommages. Mais nous analysons le marché et avançons avec beaucoup de prudence, car c’est un risque nouveau et en pleine évolution », souligne-t-il. Selon lui, l’agriculture –  « un marché sur lequel nous sommes déjà bien positionnés » – ou la garantie décennale en construction –  « pour laquelle il y a, par exemple, un fort intérêt au Brésil » – offrent aussi un beau potentiel.

Le réassureur indique par ailleurs s’intéresser évidemment de près aux nanotechnologies, à la biotechnologie, aux robots ou à la voiture sans chauffeur. « Tout progrès technologique ou scientifique crée un risque associé et, donc, un besoin de couverture d’assurance. L’univers du risque est en constante expansion », rappelle Denis Kessler.

En réassurance-vie, SCOR se positionne de plus en plus sur les risques de longévité, pour couvrir par exemple un régime de retraite face à une durée de vie des assurés plus longue qu’anticipé. Il vient ainsi de signer un gros contrat au Canada avec l’assureur Sun Life. « Le marché de la longévité n’existait pas il y a encore quelques années et nous en sommes devenus l’un des acteurs importants. Il va continuer à se développer, notamment dans des pays comme les Etats-Unis, où il n’y a encore aucune couverture de ce type. C’est un marché intéressant pour nous car il nous permet de contrebalancer les risques de mortalité auxquels nous sommes également exposés », indique Denis Kessler. SCOR croit aussi au développement de la réassurance du risque dépendance.

Dans l’immédiat, le réassureur devrait passer la barre des 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015, bénéficiant notamment de l’appréciation du dollar, après avoir atteint 11,3 milliards d’euros de primes brutes émises en 2014. 

 
À noter

Le réassureur allemand Hannover Re a dégagé un bénéfice net trimestriel en hausse de 20 %, à 280 millions d’euros.

Laurent Thévenin, Les Echos