Les ambitions d’Exor dans le secteur de la réassurance sont contrariées. Alors qu’il avait soumis mi-avril – à la surprise générale – une proposition de rachat à PartnerRe, le holding de la famille Agnelli vient de se voir opposer une fin de non-recevoir par le groupe bermudien.

Avant d’annoncer lundi qu’il rejetait cette offre présentée comme « amicale » qui le valorisait à 6,4 milliards de dollars (6 milliards d’euros), PartnerRe aura pris le temps de la réflexion. Mais les discussions « approfondies » menées avec Exor depuis trois semaines ont conduit «  le conseil d’administration à estimer que cette proposition sous-évaluait beaucoup PartnerRe et qu’il n’y avait pas de perspective d’une offre supérieure », a expliqué Jean-Paul Montupet, le président de PartnerRe, dans un communiqué. Selon le groupe basé aux Bermudes, les 130 dollars par action PartnerRe proposés ne « reconnaissent pas la solidité de son bilan et la valeur de sa marque ».

Du coup, PartnerRe a décidé de s’en tenir à son projet de fusion initial avec son concurrent bermudien Axis Capital Holdings, qui avait été annoncé en janvier sur la base d’un rapprochement fait intégralement en titres. Les deux groupes ont également annoncé lundi que leur transaction prévoyait désormais le versement d’un dividende spécial de 11,50 dollars par action aux actionnaires de PartnerRe avant la finalisation de cette fusion. Jean-Paul Montupet se dit « enchanté » des nouveaux termes de l’accord trouvé avec Axis Capital, «  qui reconnaissent parfaitement la valeur de notre compagnie ».

Comme le souligne PartnerRe, les deux groupes voient des « opportunités importantes », dont des « synergies de dépenses d’au moins 200 millions de dollars ». Sur un marché de la réassurance en pleine consolidation, PartnerRe et AxisCapital veulent former un groupe pesant plus de 10 milliards de dollars de primes brutes émises (dont 59 % en réassurance dommages et responsabilité), et qui se hisserait dans le Top 5 mondial.

De son côté, Exor a déclaré « prendre acte » du choix du conseil d’administration du réassureur de préférer «  l’offre inférieure d’Axis » à la sienne. Le groupe italien souligne toutefois que ce sont les actionnaires de PartnerRe qui « devront in fine décider quelle est la meilleure opération ». Par conséquent, il se dit « déterminé à poursuivre l’opération dans les termes proposés et à parvenir à sa conclusion rapide ».

 

En attendant, le camouflet est sévère pour le holding des Agnelli, qui aurait signé, là, la plus grande acquisition de son histoire. Alors que son intérêt pour PartnerRe et la réassurance en général avait étonné, le groupe dirigé par John Elkann avait mis en avant le potentiel à long terme qu’offrirait cette compagnie.