L’assurance-vie poursuit sur un tempo élevé en 2015. Le placement préféré des Français a signé en avril son seizième mois d’affilée dans le vert, avec une collecte nette (cotisations moins retraits) de 2,3 milliards d’euros, d’après les statistiques mensuelles publiées mercredi par l’Association française de l’assurance. Il fait mieux qu’en mars (2 milliards d’euros). Sur les quatre premiers mois de l’année, le solde atteint déjà 8,8 milliards d’euros. Pour mémoire, l’exercice 2014 s’était conclu sur une collecte nette totale de 21 milliards d’euros.

En avril, les épargnants ont versé 12,3 milliards d’euros sur leurs contrats, contre 12 milliards d’euros en mars. Il s’agit là du meilleur mois pour le secteur depuis décembre dernier (12,4 milliards d’euros). Signe encourageant, la collecte brute a progressé mois après mois depuis le 1er janvier se situant à des niveaux supérieurs à la même période de 2014. En avril, les prestations sont, de leur côté, restées stables par rapport à mars, à 10 milliards d’euros.

« En début de reprise, les ménages maintiennent un fort taux d’épargne. De plus, ils profitent des gains de pouvoir d’achat liés à la baisse des prix du pétrole. Les Français, qui ont accru leurs dépôts à vue, disposent de marges de manoeuvre tant pour consommer que pour augmenter le poids de leurs placements financiers », décrypte Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.

Si l’assurance-vie fait autant recette en ce moment, c’est qu’elle se compare très favorablement aux autres produits financiers grand public, et en premier lieu aux livrets réglementés. Face à un Livret A et un livret de développement durable qui n’offrent plus, depuis l’été dernier, qu’une rémunération de 1 %, les fonds en euros ont encore rapporté 2,50 % en moyenne au titre de 2014. Mais dans le contexte actuel de taux d’intérêt durablement très bas, le défi pour l’assurance-vie sera précisément de rester attractive. Le rendement des fonds en euros – des supports investis en obligations pour l’essentiel – devrait en effet mécaniquement diminuer encore dans les années à venir. D’où les efforts des compagnies pour réorienter l’épargne vers les unités de compte (UC), des produits investis pour partie en actions et donc censés être plus rémunérateurs. Au vu des chiffres alignés depuis plusieurs mois, ce mouvement semble désormais bien enclenché. Entre début janvier et fin avril, les versements sur les supports en UC ont augmenté de 46 % par rapport à la même période de 2014, pour représenter désormais 21 % de la collecte.

Pour les assureurs-vie, c’est une bonne affaire. Les supports en UC leur offrent en effet de meilleures marges que les fonds en euros. Et, surtout, ils leur coûtent bien moins cher en termes de capitaux immobilisés, puisque ces produits ne proposent pas la garantie du capital à tout moment.