C’est une « nouvelle page » que Generali a ouvert mercredi après avoir mené à bien son redressement avec « un an d’avance ». Le groupe italien a annoncé aux investisseurs réunis à Londres son ambition de devenir « le leader de l’assurance de particuliers en Europe ». Un objectif qui colle parfaitement à l’ « ADN » du troisième assureur européen, comme l’a souligné Mario Greco, son directeur général.

Son groupe réalise en effet environ 90 % de son chiffre d’affaires sur les particuliers et les petites et moyennes entreprises. Surtout, le lion de Trieste est « solidement enraciné » en Europe, qui reste « le premier marché mondial de l’assurance ». Il y compte pour l’heure 50 millions de clients. « Nous voulons y être encore plus grand et plus fort », a martelé Mario Greco, alors que Generali est déjà leader en Italie, numéro deux en Allemagne, numéro trois en Europe centrale et orientale et le quatrième assureur traditionnel en France. Mais « nous continuerons à nous développer beaucoup en Amérique latine, en Asie ou sur les risques d’entreprise », a-t-il promis.

L’assureur italien n’a toutefois pas dévoilé d’objectifs chiffrés ni d’horizon. L’urgence, selon lui, est de s’adapter au plus vite au changement de comportement de consommateurs de plus en plus connectés. « L’assurance ne peut plus être la même », affirme Mario Greco. Ce qui implique la définition « d’un business model entièrement nouveau pour Generali et pour le secteur de l’assurance, où l’accent est mis sur le service aux clients et sur leur fidélisation, sur l’analyse des données, sur une utilisation étendue de la technologie et sur la génération de cash ».

Generali aurait, selon lui, toutes les cartes en main pour réussir : la taille, la base de clientèle « et plus de données que personne ne pourrait rêver avoir ».

Pour se différencier, l’assureur mise sur des produits et services « simples et intelligents », en s’appuyant notamment sur la télématique (c’est-à-dire les objets connectés). Il va aussi construire des plate-formes opérationnelles globales, par exemple pour la production de produits d’assurance-vie en unités de compte ou l’analyse des données.

Cette transformation en profondeur sera supportée par un total de 1,25 milliard d’euros d’investissements sur la période 2015-2018, dans des systèmes d’information, l’analyse de données et de nouvelles plate-formes. Ceux -ci seront financés par des économies de frais généraux et des réaffectations budgétaires, précise l’assureur. Generali vise ainsi 500 millions d’euros d’économies supplémentaires d’ici à 2018, au-delà de l’objectif de 1 milliard d’euros déjà fixé pour 2016.

L’assureur italien entend par ailleurs mettre l’accent sur la génération de trésorerie. Il veut ainsi porter son cash flow net disponible à plus de 7 milliards d’euros d’ici à la fin 2018. Generali compte par ailleurs verser pour plus de 5 milliards d’euros de dividendes cumulés à ses actionnaires d’ici-là. Le tout en maintenant sur la période un rendement des fonds propres opérationnel (RoE) de plus de 13 %.

Ces messages ont visiblement plu aux investisseurs, le titre Generali ayant terminé en hausse de 2,76 %, à 18,23 euros, à la Bourse de Milan. 

Laurent Thévenin, Les Echos