Le doute n’est désormais plus permis. Pour le cinquième mois consécutif, la collecte nette de l’assurance-vie est positive. En avril, l’écart entre les versements et les retraits a atteint 1,9 milliard d’euros, selon les chiffres publiés hier par l’Association française de l’assurance (AFA). Depuis janvier, la collecte nette a atteint 9 milliards d’euros. Certes, le Leivret A et le Livret de dévloppement durable drainent encore beaucoup plus d’épargne (20 milliards sur quatre mois) mais l’assurance-vie confirme avec ces chiffres que la chute enregistrée en 2011 et 2012 est sans doute enrayée.

Ce qui reste le placement préféré des Français – au regard de l’argent investi (encours de 1.416 milliards d’euros, en hausse de 4 % sur un an) – tire partie de la levée des incertitudes sur l’évolution de sa fiscalité et du recul du taux de rémunération du Livret A de 2,25 % à 1,75 % intervenue le 1 er février. « Le contexte économique et financier avec la valorisation des actions et la diminution des transactions immobilières a joué en faveur de l’assurance-vie depuis le début de l’année », souligne aussi Philipe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants dans un communiqué. Les contrats en unités de compte ont de fait retrouvé des couleurs : ils captent 15 % des cotisations sur les quatre premiers mois de l’année contre 13 % sur la même période de l’an dernier.

Recul des prestations

Cette collecte nette positive résulte non seulement d’une hausse des cotisations (+ 20 % en avril par rapport à avril 2011) mais également d’un recul des prestations (- 4 % en avril, – 16 % depuis janvier). « Après la crise des dettes publiques européennes qui a marqué les esprits en 2011 et 2012, le retour au calme cette année limite les sorties anxiogènes », résume Philipe Crevel.