La crise chypriote a bien lesté les comptes de CNP Assurances au premier trimestre. L’impact des restructurations bancaires sur la valeur des dépôts et autres actifs bancaires détenus par sa filiale locale s’est finalement élevé à 16 millions d’euros. Le groupe français a également dû provisionner 50 millions d’euros pour couvrir le « goodwill » sur CNP Laiki Insurance Holdings qu’il contrôle à 50,1 % et dont l’autre actionnaire, Laiki Bank, a été mis en liquidation.« Nous avons retenu une vision assez large », précise Antoine Lissowski, son directeur financier. Au final, l’assureur a dégagé un résultat net de 230 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année, en baisse de 16,3 % par rapport au premier trimestre 2012, en raison aussi de moindres plus-values actions.

Son produit net d’assurance a, en revanche, augmenté de 13,3 %, à 549 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en hausse de 1,4 %, à 7,12 milliards d’euros. Une fois encore, la CNP a été tirée par le Brésil, son premier marché à l’international, qui a connu une nouvelle croissance à deux chiffres. Elle a aussi profité d’un gros contrat collectif au Danemark et d’un redécollage de l’activité de CNP UniCredit Vita en Italie. Autant d’éléments qui ont permis de compenser le tassement du chiffre d’affaires en France (- 7,8 %, à 5,3 milliards d’euros).

Dans l’Hexagone, le champion national de l’assurance-vie a évolué à contre-courant du marché. Il s’est ainsi retrouvé en collecte nette négative de 490 millions d’euros, c’est-à-dire que ses encaissements ont été inférieurs aux prestations versées aux épargnants. « Il n’y a pas eu chez nos deux réseaux de distribution [La Banque Postale et les Caisses d’Epargne, NDLR] les mêmes mouvements de transferts de comptes titres vers l’assurance-vie que chez d’autres bancassureurs. Mais compte tenu du contexte de taux d’intérêt bas, la baisse de la collecte en euros n’est pas une préoccupation. Nous privilégions aujourd’hui la qualité de la production et les produits à plus forte marge » ,explique Antoine Lissowski. D’où les efforts de CNP Assurances pour pousser la vente des produits en unités de compte, dont la collecte a, elle, progressé de 4,1 %. Autre signe positif, la valeur des affaires nouvelles du groupe a augmenté de plus de 25 %, précise l’assureur.