La décennie promet d’être belle pour l’assurance. D’après les projections de Munich Ré, le secteur va connaître « une forte croissance jusqu’en 2020 ». Dans une étude publiée hier, le premier réassureur mondial estime ainsi que le marché de l’assurance de biens et de responsabilité va grandir de 50 % d’ici là pour atteindre 1.850 milliards d’euros. A cet horizon, l’assurance-vie aura fait encore mieux, avec une progression d’environ 66 % de son volume de primes par rapport à 2012, à 3.100 milliards d’euros, selon le groupe allemand.

C’est bien évidemment dans les marchés émergents, un terrain de jeu sur lequel tous les grands assureurs mondiaux cherchent à renforcer leurs positions, que les perspectives sont les plus excitantes. Les pays émergents asiatiques devraient surfer sur une croissance annuelle moyenne à deux chiffres sur la période 2013-2020 (+ 10,2 % en assurances de biens et de responsabilité, + 13,9 % en assurance-vie). L’Amérique latine est elle aussi promise à une croissance annuelle supérieure à 10 % en assurance-vie. En assurance-dommages, les prévisions pour l’Europe de l’Est (+ 6,3 % de croissance annuelle moyenne) et l’Afrique subsaharienne (+ 5,8 %) devraient également aiguiser les appétits. A contrario, les assureurs devront se contenter en Europe de l’Ouest d’une croissance bien pâlichonne (+ 1,3 % par an en assurance de biens et de responsabilité, + 1,8 % en assurance-vie).

Reste que la moitié des primes additionnelles proviendra d’ici à 2020 des Etats-Unis, du Japon, c’est-à-dire des deux plus grands marchés actuels de l’assurance, ainsi que de la Chine. En 2020, ces trois pays formeront le peloton de tête du secteur – pour la Chine, la progression sera spectaculaire puisqu’elle ne figurait qu’au quinzième rang en 2000 et au sixième en 2010. A cette date, le Brésil et l’Inde seront également tous les deux dans le Top 10. La France reculera, elle, de la quatrième à la cinquième place. En 2020, les pays industrialisés représenteront encore 73 % du total des primes mondiales, contre 83 % en 2012. Pendant ce temps-là, la part des pays émergents d’Asie va doubler en passant de 8 à 16 %