Pour Munich Ré aussi, le premier trimestre va laisser des traces. Le premier réassureur mondial a annoncé hier une perte nette de 948 millions d’euros au premier trimestre, contre un bénéfice de 485 millions un an plus tôt. Un plongeon qui s’explique par le coût exceptionnellement élevé (2,7 milliards d’euros) des catastrophes naturelles au Japon mais aussi en Nouvelle-Zélande et en Australie sur les trois premiers mois de l’année.

Après la perte dévoilée la semaine dernière du numéro deux mondial Swiss Re, le plongeon des résultats de Munich Ré était largement anticipé. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur une perte plus élevée, de l’ordre de 1,1 milliard d’euros.

En dépit de cette charge, Munich Re espère encore atteindre un bénéfice net pour l’ensemble de l’exercice mais ne risque pas à le chiffrer. En mars, le séisme et le tsunami au Japon l’avaient contraint à renoncer à son objectif de résultat net de 2,4 milliards d’euros pour 2011. Le réassureur compte sur une remontée des tarifs de réassurance dans les zones à risque pour restaurer sa rentabilité. Le groupe s’estime « bien positionné » pour en profiter :« Les prix vont nettement augmenter dans les régions touchées comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande. » Au Japon, lors des renouvellements de contrats négociés après les catastrophes du 11 mars, les prix ont augmenté « jusqu’à 50 % » dans la protection contre les dommages causés par les tremblements de terre, indique le réassureur.

A taux de change constants, Munich Ré s’attend à un chiffre d’affaires situé entre 47 et 49 milliards d’euros en 2011 (contre 45,5 milliards d’euros en 2010), dont 25 à 26 milliards d’euros pour la réassurance seule. Au premier trimestre, il a progressé de 11,3 %. Les performances de sa filiale d’assurance Ergo ont cependant déçu et ses revenus financiers ont reculé à cause d’effets de taux de change et du faible niveau des taux d’intérêt.

A la Bourse de Francfort, l’action Munich Ré a cédé 1,74 % hier, à 110,10 euros.