Après des débuts difficiles, les assurances-vie « variable annuities » décollent en France. « En trois mois en 2011, nous avons collecté autant sur les ?variable annuities? en France, qu’en un an en 2010 », se félicite Matthieu André, managing director d’Axa Global Distributors. Pour lui, le potentiel de ces assurances-vie multisupports promettant un revenu garanti à vie est considérable : elles pourraient atteindre 15 % des marchés de l’assurance vie-épargne et des OPCVM. Encore faut-il « créer le marché », selon Matthieu André, c’est-à-dire convaincre et former des réseaux financiers à vendre ce produit nouveau et complexe, né aux États-Unis au milieu des années 1990. « Les ?variable annuities? représentent entre 15 et 20 % de l’épargne aux États-Unis et génèrent 30 milliards de dollars de production par an au Japon », rappelle-t-il.

Le premier dans l’Hexagone

Axa a été le premier assureur à introduire ces contrats en France en 2007 (notamment sous le nom d’ Accumulator Retraite). À cette date, seuls les réseaux salariés et agents de l’assureur en diffusaient. Depuis lors, d’autres assureurs s’y sont mis :Allianz et AG2R La Mondiale. Axa est parti ensuite chasser du côté des banques privées. L’entité Axa Global Distributors, rattachée à la filiale irlandaise du groupe, AxaLife Europe, a en effet pour mission de nouer des accords de distribution avec des partenaires extérieurs pour la vente de son contrat « Secure advantage ».

Axa Global Distributors vient ainsi de signer avec la Banque Privée 1818, filiale du groupe BPCE. Cet accord s’ajoute aux partenariats existants avec LCL Banque privée (contrat : LCL Revenus garantis à vie), la Banque Palatine, BNP Paribas Wealth Management, BBVA (en France), Cortal Consors Selects, et Primonial (ex-Patrimoine Management et Associés). Deux autres accords devraient être signés en France d’ici à la fin 2011. Parallèlement, Axa Global Distributors conclut aussi des partenariats au Royaume-Uni (avec HSBC notamment) et en Espagne.

Les clients visés sont aisés, âgés de 45 ans ou plus, prêts à placer une grosse somme sur des unités de compte, au moins 25.000 euros, pour recevoir pendant leur retraite, un revenu garanti à vie (à un taux compris entre 3,5 % et 4,5 %, selon l’âge) après une période d’accumulation. Cette garantie a un prix (1,4 % par an en plus des frais de gestion du contrat) mais, contrairement à un contrat de rente, le souscripteur peut faire marche arrière à tout moment. Il perd alors l’avantage de la garantie.

Séverine Sollier