renouvelé hier à la tête de SCOR, Denis Kessler amorce son nouveau mandat avec des résultats trimestriels négatifs, mais qui marquent une bonne résistance du groupe dans un contexte très difficile.

Au premier trimestre, SCOR a subi une perte nette de 80 millions d’euros, à comparer avec un bénéfice de 36 millions d’euros un an plus tôt. La perte opérationnelle s’élève à 148 millions contre un bénéfice de 41 millions pour le premier trimestre 2010.

« L’accumulation sans précédent de catastrophes naturelles exceptionnelles au premier trimestre 2011 a affecté significativement tout le secteur de la réassurance », a souligné Denis Kessler dans un communiqué. Avant d’ajouter que la « résistance des performances » du groupe témoigne de la « pertinence » de sa stratégie de diversification tant en termes géographique que d’activités.

Sur le trimestre, les primes brutes émises ont augmenté de 3,2 %, à 1,7 milliard d’euros, dont 953 millions en dommages (+ 4,8 %) et 712 millions en vie (+ 1,1 %). SCOR maintient l’objectif d’une hausse de 9 % de l’activité en dommages sur l’année 2011 grâce notamment, précise le groupe, « aux renouvellements très satisfaisants de janvier 2011 (primes brutes émises en hausse de 13 %), confirmés par une progression identique des renouvellements au 1er avril ». En vie, la souscription d’affaires nouvelles est en progrès de 22 % sur un an.

Diversification géographique

A 135,2 %, le ratio combiné a été affecté par la succession exceptionnelle de catastrophes naturelles au cours de la période. Les fléaux qui ont frappé le Japon mais aussi la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont occasionné une charge de 367 millions d’euros avant impôt, soit un impact de 46,3 points sur le ratio combiné. Dans l’hypothèse d’une sinistralité « normale » pour le reste de l’année, la projection du ratio combiné net à fin 2011 se situerait dans une fourchette de 105 % à 115 %, précise SCOR. L’amélioration de la marge opérationnelle en vie, passée de 6,3 % à 7,6 % en un an, a contribué à limiter les dégâts.

Par ailleurs, les actionnaires du premier réassureur français, réunis hier en assemblée générale, ont renouvelé pour six ans le mandat d’administrateur de Denis Kessler, PDG de SCOR depuis 2002, ainsi que ceux de la plupart des administrateurs du groupe. L’homme qui est parvenu, en 2002, à sauver un réassureur menacé de faillite après les attentats du 11 septembre 2001 rempile pour un troisième mandat d’affilée. Le groupe est, depuis, reparti à l’offensive, avec l’acquisition de Revios en 2006 puis de Converium en 2007. La semaine dernière, dans le droit-fil de sa stratégie de diversification géographique et de renforcement en réassurance-vie, il a annoncé l’acquisition de la branche américaine du néerlandais Aegon, Transamerica Re, spécialisé dans la réassurance de risque de mortalité.