Secondo uno studio dell’ACPR, le banche e le assicurazioni hanno tenuto conto dei cambiamenti climatici nell’analisi dei rischi finanziari e nella governance. Tuttavia, sia i governi che le imprese sono sempre più spesso perseguiti per la loro presunta responsabilità per il riscaldamento globale.
Il mondo della finanza non ha ancora compreso l’entità del “rischio di responsabilità civile”, dicono le autorità, ossia la possibilità che un banchiere o un assicuratore possa essere citato in giudizio per la sua presunta inazione sulle questioni climatiche. “La maggior parte delle istituzioni intervistate ritiene di non essere materialmente esposta a questo rischio”, scrive il CSPA in uno studio più ampio sui rischi climatici. Gli autori avvertono: “Tuttavia, il numero di appelli è in aumento a livello internazionale e le istituzioni non possono che essere incoraggiate ad affrontare l’argomento. »

Edouard Lederer

Selon une étude de l’ACPR, les banques ont pris en compte l’analyse du risque climatique. Or, les Etats comme les entreprises sont de plus en plus souvent poursuivis pour leur responsabilité présumée dans le réchauffement du climat.
Encore quelques trous dans la raquette. Depuis deux ans, banques et compagnies d’assurances ont bien commencé à tenir compte du changement climatique dans l’analyse de leurs risques financiers et dans leur gouvernance, en application dela loi de transition énergétique de 2015. Un progrès salué par l’ACPR (l’autorité française chargée des banques et des assurances)… mais il reste encore des angles morts. En particulier, la planète finance n’a pas encore pris la mesure du « risque de responsabilité », affirment les autorités, c’est-à-dire la possibilité qu’un un banquier ou un assureur soit poursuivi en justice pour son inaction présumée sur les questions climatiques. « La plupart des établissements interrogés considèrent ne pas être exposés à ce risque de façon matérielle », écrit l’ACPR dans une étude plus largement consacrée aux risques climatiques. Les auteurs préviennent : « Le nombre de recours est pourtant en hausse au niveau international et l’on ne peut qu’encourager les établissements à s’emparer du sujet. »

Judiciarisation de l’écologie
L’ACPR fait allusion aux Pays-Bas, poursuivis en justice par une ONG, Urgenda. En octobre 2018, la cour d’appel de La Haye a tranché, sommant l’Etat d’intensifier sa lutte contre le changement climatique, confirmant un jugement du 24 juin 2015, salué alors comme un jalon historique. En France, la pétition dite« L’Affaire du siècle » dénonçant « l’inaction climatique » de l’Etat a récemment abouti au dépôt d’un recours en justice. Cette judiciarisation de l’écologie pourrait s’étendre aux banques et les toucher à double titre : ils pourraient soit « faire l’objet d’une demande de dédommagement », soit subir une hausse de leur risque de crédit (le non-remboursement d’un prêt), si une entreprise qu’ils financent était elle-même condamnée. Mais le danger n’est pas imminent. « L’identification d’un lien de causalité entre les conséquences du changement climatique et l’action d’une entreprise, et a fortiori d’une banque, demeure un défi considérable », tempère ainsi l’ACPR.
L’une des principales difficultés est basique : pour des raisons de méthode, lorsqu’une banque mesure son exposition à des secteurs polluants, les données ne sont pas forcément utilisables, n’étant pas assez granulaires. Ainsi, on ne sait pas forcément si un prêt accordé à une compagnie pétrolière finance un projet polluant ou de simples dépenses de fonctionnement. Un groupe de place (réunissant les autorités et l’industrie), mis en place cette semaine, devra notamment travailler à ces questions de mesure.
Sous-estimation du risque
Outre le « risque de responsabilité », les banques sous-estiment aussi le « risque physique » lié au changement climatique, autrement dit les dégâts provoqués par des catastrophes naturelles, note l’ACPR. Cela s’explique par la géographie – les banques françaises étant exposées à 95 % à des zones « considérées comme peu vulnérables ». En outre, en cas de catastrophe naturelle, les ménages sont généralement bien couverts par leur assurance… ce qui limite les pertes pour la banque. Un raisonnement qui a ses limites, puisque, dans l’Hexagone, les établissements financiers exercent bien souvent comme banquier… mais aussi comme assureur.

Fonte: