Laurent Thévenin

Les résultats des 21 grands réassureurs mondiaux ont chuté à 5,1 milliards de dollars l’an dernier, contre 20,5 milliards en 2016. Ils parviennent toutefois à rester positifs.
La série de catastrophes naturelles exceptionnelles survenues à partir de la fin août (ouragans Harvey, Irma et Maria, feux de forêts en Californie) a marqué au fer rouge les comptes des réassureurs en 2017. Les résultats avant impôts cumulés de 21 grands groupes compilés par Aon Benfield ont été divisés par quatre l’an dernier. Alors qu’ils avaient atteint au total 20,5 milliards de dollars (16,7 milliards d’euros) en 2016, ils sont tombés à 5,1 milliards de dollars en 2017, selon une étude publiée récemment par le courtier américain. Pris dans son ensemble, le secteur a pourtant « continué à gagner de l’argent », avec un résultat net global de 4 milliards de dollars, souligne Aon Benfield.
Ce sont les revenus financiers qui ont permis de limiter la casse, le coût des catastrophes s’avérant particulièrement élevé. Pour ces 21 réassureurs,
la facture des catastrophes naturelles
s’est élevée à 23,6 milliards de dollars.

Niveau de capital en hausse
C’est ce qui a fait plonger dans le rouge [c’est-à-dire au-dessus de la barre des 100 %, NDLR] leur ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes). Cet indicateur de la rentabilité technique a grimpé à 107,4 % l’année dernière, contre 93,6 % en 2016. Malgré les catastrophes naturelles, le niveau global de capital dans l’industrie de la réassurance a une nouvelle fois augmenté en 2017, pour culminer à 605 milliards de dollars à fin décembre, soit une hausse de 2 % d’une année sur l’autre. Ce qui peut, à première vue, sembler « contre-intuitif », reconnaît Aon Benfield.
Premier élément d’explication, une grande part des dommages aux Etats-Unis (environ 20 milliards de dollars, selon ses estimations) a été prise en charge par des agences publiques américaines intervenant pour ce type de catastrophes. De même,
les assureurs présentaient des niveaux de rétention
(le montant de sinistres à partir duquel ils font intervenir la réassurance) « généralement élevés ».

Par ailleurs, l’appétit des investisseurs pour la réassurance dite « alternative », comme les obligations catastrophes, ne s’est pas démenti, « aussi bien avant qu’après les ouragans du troisième trimestre », note Aon Benfield. Ce qui tient au fait que cette classe d’actifs a délivré au fil des années des rendements « relativement attractifs ».
Les obligations catastrophes
(« cat bonds ») présentent aussi l’avantage de ne pas être corrélées aux marchés, puisqu’elles reposent sur la survenance ou non d’un événement bien précis (tremblement de terre, cyclone, etc.).

Les capitaux de la réassurance « alternative » sont passés de 81 milliards de dollars à fin 2016 à 89 milliards de dollars à fin 2017. Aon Benfield s’attend à ce qu’ils continuent de croître en 2018.
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