JÉRÉMY BRUNO

CE SYSTÈME D’APPEL D’URGENCE AUTOMATIQUE SERA INSTALLÉ DANS LES VÉHICULES, D’ICI À AVRIL 2018. IL PERMETTRA DE GÉOLOCALISER LA VOITURE EN CAS D’ACCIDENT DE LA ROUTE.
Votre voiture pourra bientôt prévenir les secours en cas d’accident. Les sociétés d’assistance préparent le déploiement de l’eCall paneuropéen, système d’appel d’urgence dont devront être automatiquement équipés les nouveaux modèles de véhicules à partir du 1er avril 2018, dans tous les pays de l’Union européenne, au même titre que l’airbag ou l’ABS. Ce dispositif embarqué, qui a pour ambition de réduire le nombre de morts sur les routes européennes, devrait permettre une intervention rapide des secours en cas d’accident, notamment par la géolocalisation.

« Cette technologie existe depuis 2003 et est proposée par certains constructeurs. Cependant, elle équipe seulement 2 % du parc automobile aujourd’hui », explique Nicolas Gusdorf, président du Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA). « Nous estimons qu’un véhicule sur deux devrait en être équipé d’ici à 2025. » Ce système préviendra une plate-forme du 112, le numéro d’appel d’urgence européen, en cas d’accident de la route. Or, situation unique en Europe, les sociétés d’assistance seront chargées de sa mise en oeuvre, après la validation en septembre 2016, par les pouvoirs publics, de la proposition du SNSA.

Déclenchement automatique ou manuel
Lorsqu’une collision violente entraîne l’activation de l’airbag, un appel est automatiquement déclenché. Dans certains cas – impact trop faible pour l’activation de l’airbag, malaise au volant, appel à témoin – il peut aussi l’être manuellement par l’usager. Via la plate-forme eCall, les sociétés d’assistance réceptionnent les alertes. En plus des échanges phoniques, des données du véhicule sont automatiquement collectées : localisation GPS, gravité du choc grâce aux capteurs présents dans l’automobile, marque et modèle. Des assisteurs eCall sont alors chargés de filtrer les appels et de les rediriger vers les services appropriés. Une décision qui doit être prise en soixante-quinze secondes : si la situation le réclame, l’alerte est transmise aux services de secours. Dans d’autres cas, l’appel est transféré à l’assisteur de l’usager.

Selon le SNSA, « seuls 10 % des appels eCall concernent des situations d’urgence », ce qui aurait engorgé inutilement les centres publics de traitement d’alerte, gérés par le Samu ou les pompiers. Le syndicat évalue à 30.000 le nombre d’appels à traiter pour la première année 2018, puis à 150.000 en 2019 et à 400.000 en 2020.

Selon les chiffres Eurostat, plus de 26.000 personnes ont perdu la vie lors d’un accident de la route en Europe en 2015. « La Commission européenne espère sauver 2.500 vies chaque année sur la route avec la mise en place de l’eCall dans les véhicules européens », indique Nicolas Gusdorf.
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