JÉRÉMY BRUNO
LE RÉASSUREUR FRANÇAIS AFFICHE UN RÉSULTAT NET EN BAISSE DE 17,6 % SUR LE PREMIER TRIMESTRE.
Au premier trimestre 2017, SCOR affiche un résultat net en baisse de 17,6 %, à 140 millions d’euros, contre 170 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année 2016. Un repli que le réassureur français impute à la révision du « taux Ogden » au Royaume-Uni, qui s’est traduit par une charge exceptionnelle de 116 millions d’euros.

En février, le ministère de la Justice britannique a en effet révisé ce taux appliqué pour calculer l’indemnité versée en cas de dommages corporels. S’élevant auparavant à 2,5 %, le taux Ogden a été baissé à -0,75 %,

ce qui augmente le coût des indemnités pour les assureurs
. SCOR a en partie compensé cette charge par 45 millions d’euros de libération de réserves. « Hors effet du taux Ogden et libération de réserves, le résultat net ressort à 197 millions d’euros, en hausse de 15,9 % par rapport au premier trimestre 2016 », souligne le groupe dans un communiqué publié jeudi.
Un impact également absorbé par une faible sinistralité sur la période, « le cyclone tropical Debbie en Australie constituant

le principal événement du trimestre »
, détaille SCOR. Son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) – indicateur mesurant la rentabilité technique des opérations en réassurance dommages -, s’élève à 94,5 %, en hausse de 4,8 points par rapport au premier trimestre 2016. Or plus ce ratio s’approche des 100 %, plus la rentabilité se détériore : une dégradation que le groupe explique par « un impact négatif de 8,9 points imputable à la révision du taux d’actualisation Ogden », contrebalancé par les effets positifs de la faible sinistralité et de la libération de réserves.
Activité tirée par l’Amérique et l’Asie
Sur les trois premiers mois de l’année, les résultats restent solides, selon le groupe. Les primes brutes émises par SCOR progressent de 12,1 % à taux de change constants par rapport au premier trimestre 2016, à 3.739 millions d’euros. Elles ont augmenté de 12 % en réassurance-vie, l’activité ayant été poussée notamment par les marchés américains et l’Asie-Pacifique. L’activité de réassurance non vie affiche, elle, une croissance de 12,3 %. « La division P&C bénéficie de l’effet positif de la signature de gros contrats aux Etats-Unis au cours du second semestre 2016 », précise le réassureur.

À noter
SCOR a confirmé son projet de procéder à des rachats d’actions dans les deux ans à venir, pour un montant qui pourrait atteindre jusqu’à 200 millions d’euros.