Début d’année à deux visages pour le capital-risque

Le nombre d’opérations a baissé de 15,2 % au premier trimestre, mais les montants investis ont augmenté de 13,45 %.
Le secteur pourrait être plus dynamique sur le reste de 2017.

Les fonds de capital-risque jouent toujours la prudence. A l’échelle mondiale, le volume d’activité a reculé de 15,2 % au premier trimestre 2017, avec 2.716 transactions, contre 3.201 sur le dernier trimestre 2016, selon un rapport publié par KPMG la semaine dernière. C’est le quatrième trimestre d’affilée de repli. Mais, poussé par plusieurs grosses opérations, le montant total investi par les fonds de capital-risque au premier trimestre 2017 s’affiche en hausse, à 27 milliards de dollars, contre 23,8 milliards au quatrième trimestre 2016. La plate-forme de location d’appartements Airbnb a levé plus de 1 milliard de dollars, devant la biotech américaine Grail (914 millions de dollars) et le constructeur de voitures électriques chinois NIO (600 millions de dollars).

« La taille médiane mondiale des transactions étant en hausse ou stable, il est clair que ni l’appétit des investisseurs ni l’offre de capitaux disponibles n’ont diminué, mais plutôt que ceux-ci se sont montrés plus prudents, explique KPMG. Avec un réservoir significatif de capitaux pouvant être investis, notamment aux Etats-Unis et en Asie, il pourrait y avoir un rebond de l’activité au cours des deux prochains trimestres si les indicateurs restent sur une tendance positive. »

Du fait d’un contexte politique incertain, l’Europe a connu un démarrage assez lent en 2017. Au premier trimestre 2017, seulement 3,4 milliards de dollars ont été déployés par les fonds de capital-risque à travers 565 opérations, en baisse par rapport au trimestre précédent. « Le Brexit et ses répercussions dans l’ensemble de l’Union européenne ont été une source d’incertitude permanente et une raison importante de la prudence récente des investisseurs », souligne le rapport.

Profitant d’un taux de change post-Brexit favorable, une partie des investisseurs américains s’est concentrée sur les entreprises britanniques, signe que cet écosystème reste attractif. Cela dit, KPMG attire l’attention sur les négociations liées au Brexit, qui « pourraient avoir un impact significatif sur les tendances de l’investissement en capital en Europe » dans les mois à venir.

Jérémy Bruno, Les Echos

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