La transition s’effectue en douceur chez AXA. L’assemblée générale qui s’est tenue mercredi à Paris a fait office de passage de témoin entre Henri de Castries, le PDG qui quittera ses fonctions le 1er septembre, et l’Allemand Thomas Buberl, appelé à lui succéder, à la surprise générale, comme directeur général. Pas de célébrations particulières ni de grandes envolées, mais des hommages appuyés de la part des deux dirigeants, qui se sont donné l’accolade à deux reprises.
Sur le départ après seize années passées à la tête du deuxième groupe d’assurance européen, Henri de Castries n’a pas caché « sa grande émotion » en ouvrant sa dernière AG. Mais « cette page, je la tourne avec une très grande sérénité et une très grande confiance », a-t-il déclaré au moment de laisser la place au tandem formé par Denis Duverne, son complice de longue date, actuel directeur général délégué et futur président du conseil d’administration, et l’Allemand Thomas Buberl.
« Je le connais depuis une dizaine d’années », a-t-il souligné à propos de Thomas Buberl, un ancien de Winterthur qu’il était allé chercher chez l’assureur Zurich en 2012 pour diriger et redresser AXA Allemagne. Avant d’ajouter : « C’est un assureur dans ses tripes, dans ses gènes, qui aime ce métier, qui aime les gens qui le font, qui respecte les actionnaires et qui a la confiance, je crois, totale du conseil d’administration. » « Je suis sûr qu’il saura mener AXA vers de nouvelles pages de succès », a-t-il encore affirmé, se disant enthousiaste de « faire cette transmission à ce moment et dans ces conditions ».
Pour l’heure directeur général adjoint, installé à Paris depuis la fin mars, Thomas Buberl est déjà plongé dans le grand bain avec la perspective de présenter le prochain plan stratégique le 21 juin. « Cet avenir repose sur des fondations très solides », a affirmé le jeune quadra, après qu’Henri de Castries a rappelé qu’AXA n’avait jamais perdu d’argent malgré les différentes crises traversées depuis le début des années 2000, de l’explosion de la bulle Internet à la crise européenne en passant par les « subprimes ».
Selon le futur directeur général, l’assureur français peut miser sur de nombreux atouts : « L’équilibre de ses grands métiers », de sa base de clientèle mais aussi sa présence géographique, une marque « globale et forte qui nous permet de nous développer dans les zones de croissance et de signer des partenariats ».
Quelques perspectives esquissées
« Quand nous nous projetons à long terme, nous voyons des besoins de prévention, de protection et de services augmenter partout dans le monde. C’est une grande chance pour AXA si nous savons y répondre », affirme Thomas Buberl. Sans lever le voile sur le plan stratégique, le futur homme fort d’AXA a quand même esquissé quelques perspectives. « Nous sommes convaincus qu’il y a encore de très grandes sources de croissance dans notre métier, dans les marchés matures comme dans les marchés émergents », évoquant l’assurance des entreprises ou la santé. Ou encore « des nouveaux segments de clients que nous ne savons pas bien servir aujourd’hui, comme les 3 milliards de consommateurs émergents dans le monde ». Selon lui, cette recherche de croissance nécessitera d’accélérer le plan de transformation interne déjà lancé « pour utiliser le potentiel du numérique et des données à tous les maillons de notre chaîne de valeur ».
Laurent Thévenin, Les Echos

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