Les assureurs-crédit ont les yeux rivés depuis des mois sur l’évolution du dossier Abengoa, le géant espagnol des énergies renouvelables qui essaie d’échapper à la faillite. Il s’agit d’ores et déjà de l’événement le plus important auquel le secteur a dû faire face, explique aux « Echos » Isidoro Unda, le président du directoire d’ Atradius, le deuxième assureur-crédit mondial. « Son coût final est encore incertain, mais, en ce qui nous concerne, il devrait tourner autour de 50 millions d’euros, net de réassurance, que nous avons déjà provisionnés en totalité », estime-t-il.
Signes encourageants
L’an dernier, Atradius indique avoir conservé un ratio de sinistralité « d’un bon niveau », à 43,5 %, même s’il s’est dégradé de 2,8 points par rapport à 2014. Parmi les signes encourageants, le groupe basé à Amsterdam et contrôlé par l’assureur espagnol Grupo Catalana Occidente table sur la poursuite de la « lente reprise économique de la zone euro » et de « la nette amélioration constatée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ». Au rayon des pays à surveiller de près en raison de leurs difficultés, le groupe pointe la Chine, le Brésil, la Russie, l’Argentine ou la Turquie. « En Chine, nous avons revu notre politique de souscription en étant plus prudent sur les compagnies chinoises qui font des affaires avec d’autres entreprises locales. En revanche, nous continuons de soutenir les multinationales qui exportent et dont les résultats sont généralement excellents », détaille Isidoro Unda.
Au global, Atradius a fait preuve d’un plus grand appétit au risque l’an dernier, avec un taux d’acceptation de 82 %, contre 74 % en 2014. L’assureur-crédit a aussi conservé 91 % de ses clients, alors que la compétition avec Euler Hermes et Coface, ses deux grands concurrents, fait rage. « Nous avons également connu beaucoup de réussites en termes d’affaires nouvelles », ajoute Isidoro Unda. Ce qui a permis à Atradius de voir son chiffre d’affaires progresser de 5,6 % l’an dernier, à 1,72 milliard d’euros, pour un résultat net en hausse de 10,6 %, à 178 millions d’euros.
Pour 2016, « nous tablons sur une progression de 3 % de notre chiffre d’affaires, à change constant, comme de notre résultat net », annonce Isidoro Unda. Interrogé sur l’évolution attendue des tarifs de l’assurance-crédit, il décrit « une tendance à la stabilisation après une baisse de 40 % dans les années qui ont suivi la crise financière ». Mais « la pression sur les prix reste forte », souligne-t-il.
Parmi les viviers de croissance, Atradius évoque l’Asie du Sud-Est, les activités de caution et celles de recouvrement

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