Le sujet (pré)occupe les sociétés d’assistance depuis de longues années. Elles se préparent activement à l’entrée en vigueur de l’eCall, le système d’appel urgence automatique, dont devront être pourvus tous les nouveaux modèles de voitures commercialisés dans l’Union européenne à partir du 31 mars 2018. Déclenché automatiquement en cas de choc violent ou par le conducteur lui-même, ce système embarqué alertera le 112, le numéro d’appel d’urgence européen.

Il revient désormais à chaque Etat membre de mettre en place les plates-formes devant réceptionner ces appels. Ils pourront confier cette tâche à des centres publics de traitement d’alertes (dits « PSAP »), ou si besoin, déléguer cette mission de service public – qui ne devra rien coûter à l’utilisateur dans tous les cas de figure – à des opérateurs privés. Un rôle que les assisteurs estiment être les mieux à même de tenir. « L’assistance est le seul métier réunissant des capacités d’accueil, de filtrage, d’orientation vers l’urgence si besoin, ainsi que la capacité d’apporter un service complet à l’usager », affirme ainsi le Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA).

Autre argument mis en avant, les assisteurs font valoir une certaine expérience en la matière puisqu’ils interviennent déjà pour le compte de constructeurs ayant déjà installé dans leurs véhicules leurs propres systèmes d’eCall. Et ils ne manquent pas de souligner que la grande majorité des appels envoyés ne revêtent pas un caractère vital et risqueraient donc d’engorger inutilement les plates-formes gérées par le Samu ou les pompiers. Les autorités européennes ont par ailleurs prévu la coexistence de deux systèmes (l’eCall public « PSAP » et ceux soutenus par des tiers, dits « TPS »).

« Nous sommes en train de proposer des schémas organisationnels pour la gestion de l’eCall », a indiqué mercredi lors d’une conférence de presse sur les résultats du secteur Nicolas Gusdorf, leprésident du SNSA, évoquant des discussions avec les fédérations d’assureurs (FFSA et Gema). Il serait envisagé une plate-forme unique de réception et de régulation des appels qui renverrait ensuite vers les assisteurs concernés.« Nous irons voir les pouvoirs publics quand nous aurons un schéma bien arrêté », explique Nicolas Gusdorf.

L’enjeu est de taille pour les assisteurs – dont le chiffre d’affairesen France dépend à plus de 60 % de l’automobile – qui veulent pouvoir garder le premier contact avec le conducteur. Il le devient encore plus étant donné l’intérêt croissant que représentent les données enregistrées par les systèmes de technologie embarquée.