Alors que Paris a connu, le mois dernier, un nouveau pic de pollution dû aux particules fines, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont livré, mardi, une première estimation du coût de la pollution au niveau de cinquante-trois pays de la région Europe telle que définie par l’OMS. Les chiffres sont édifiants. Le coût économique des quelque 600.000 décès prématurés et maladies provoquées par la pollution de l’air aurait ainsi atteint, en 2010, 1.600 milliards de dollars. C’est « pratiquement l’équivalent d’un dixième du PIB de l’ensemble de l’Union européenne en 2013 », souligne l’étude intitulée « Le coût économique de l’impact sanitaire de la pollution de l’air en Europe ». Dans dix pays sur les cinquante-trois passés au crible, le coût serait même égal ou supérieur à 20 % du PIB national. En plein air, plus de 90 % des citoyens de la région européenne sont exposés à des niveaux annuels de particules fines supérieurs aux recommandations de l’OMS. En 2012, cela représentait 482.000 décès prématurés dus à des maladies cardiaques et respiratoires, à des maladies coronariennes et à des accidents vasculaires cérébraux, ainsi qu’à des cancers du poumon. La même année, la pollution de l’air intérieur [NDLR : dans les habitations] a encore entraîné 117.200 décès prématurés (cinq fois plus dans les pays à revenus faible et moyen que dans les pays à revenu élevé).

Réunis dans la ville israélienne de Haïfa jusqu’à jeudi, plus de 200 représentants de pays européens et d’organisations internationales et non gouvernementales planchent sur les moyens à mettre en oeuvre pour réduire cette pollution. « La lutte contre la pollution de l’air est devenue l’une des principales priorités politiques. La qualité de l’air sera un thème clef de la prochaine conférence ministérielle “Un environnement pour l’Europe” qui aura lieu en Géorgie en 2016 », a indiqué Christian Friis Bach, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU).

Richard Hiault, Les Echos