A la poursuite d’objectifs ambitieux pour 2015, la Macif sort d’une année 2013 « de transition ». L’assureur a connu une progression de 4 % de son chiffre d’affaires, à 5,7 milliards d’euros. La croissance en assurance-dommages s’est limitée à 1 %. Surtout, la Macif a payé un lourd tribut aux événements climatiques, qui lui ont coûté 68 millions d’euros après réassurance. De même, la prise en charge des majorations de rentes versées aux victimes d’accident de la route a eu un impact de 40 millions d’euros. Ce qui a pesé sur le ratio combiné – l’indicateur de la rentabilité technique en assurance-dommages – toujours dans le rouge, à 104,2 %. Le résultat netressort, lui, en hausse de 3 %, à 128 millions d’euros.

« Après deux années où nous avons essuyé un certain nombre de revers, le groupe est en ordre de marche », affirme Gérard Andreck, son président. Il lui reste cependant à régler deux dossiers. L’assureur s’est laissé l’exercice 2014 pour décider du devenir d’idMacif, sa filiale d’assurance directe, dont« l’activité n’est pas équilibrée du tout », indique Jean-Marc Raby, le directeur général. Il cherche par ailleurs à se séparer de sa filiale portugaise, autre foyer de pertes.

Au-delà, la Macif se prépare aux deux bouleversements qui vont secouer le marché. Avec la possibilité qu’auront bientôt les consommateurs de résilier à tout moment leur contrat automobile ou habitation au bout d’un an, « nous devrons essayer de blinder notre portefeuille », explique Gérard Andreck. L’autre grand chantier est la réorientation forcée de la stratégie en santé. Du fait de la généralisation de la couverture d’entreprise, un tiers de son portefeuille individuel est en danger. Pour la Macif, il s’agira notamment de cibler les personnes qui ne sont pas concernées (les seniors ou les travailleurs non salariés, par exemple) et de renforcer son partenariat en assurances collectives avec AG2R La Mondiale. Elle continue aussi de faire grandir son pôle santé-prévoyance avec l’arrivée de la Mutuelle Nationale des Personnels Air France. Plus largement, elle poursuit le « renforcement » de ses alliances, comme avec la Matmut (« Les Echos » du 22 avril).