Cela devrait être une simple formalité. Sauf coup de théâtre, Henri de Castries va repartir pour un nouveau mandat de PDG d’AXA de quatre ans à l’issue de l’assemblée générale des actionnaires qui se tient ce mercredi. Nommé président du directoire en 2000, puis PDG dix ans plus tard à la suite d’une modification de la gouvernance du groupe, il prolongera ainsi une longévité rare pour un patron du CAC 40. « Pour l’instant et pour ces quatre nouvelles années si l’assemblée générale le décide, je serai tout entier consacré à cette entreprise dans laquelle j’agis depuis vingt-cinq ans et à laquelle je suis très attaché… »affirme-t-il aux « Echos ».

Toutefois, selon nos informations ce nouveau mandat devrait être son dernier en tant que PDG du deuxième assureur européen. Interrogé, Henri de Castries ne dément pas : « Dans un groupe qui analyse ses risques, le sujet de la succession des dirigeants est primordial et doit être préparé. Nous avons un processus de revue annuelle des plans de succession de tout l’encadrement du groupe, et je n’échappe pas à la règle », souligne-t-il. Et d’ajouter : « J’ai la chance de travailler avec une équipe compétente et de très grande qualité. Il n’y a pas un successeur désigné, mais un choix de successeurs possibles parmi lesquels le conseil d’administration choisira le moment venu. »

Reste à voir aussi si AXA pourrait, à cette occasion, revenir à une dissociation des fonctions de président et de directeur général. « Ce n’est pas à l’ordre du jour, nous verrons en fonction des circonstances », indique son PDG. Dans l’immédiat, il explique être focalisé sur la transformation d’un groupe qui a déjà considérablement changé de physionomie ces dernières années, en prenant des positions grandissantes et souvent dominantes dans les pays émergents (lire ci-dessous). Et comme il l’avait indiqué lors de la présentation des résultats annuels en février, AXA est bien parti pour atteindre les objectifs du plan stratégique à horizon 2015.

A cinquante-neuf ans, Henri de Castries refuse d’évoquer la suite. « Ce n’est pas d’actualité. Mais, j’ai plein d’idées et plein d’envies », sourit-il.

L. T.