Le processus semble désormais bien enclenché. Les candidats potentiels au rachat des activités d’assurance-vie en Asie du bancassureur néerlandais ING, contraint à une cure d’amaigrissement par Bruxelles, ont reçu la semaine dernière un mémo d’informations financières, comme l’ont rapporté des medias anglo-saxons. Selon l’agence Reuters, ils auraient été invités à déposer leurs offres pour la troisième semaine de mai.

Une douzaine d’assureurs seraient intéressés par ces actifs qui pourraient valoir au total jusqu’à 6 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros). Sans surprise, les américains MetLife -auteur en 2010 de l’une des plus grosses acquisitions de l’histoire de l’assurance avec le rachat d’Alico -et Prudential Financial seraient sur les rangs, tout comme le géant canadien Manulife. D’après une source bancaire citée par le « Financial Times », il faudra aussi et surtout compter avec l’assureur-vie asiatique AIA. Autre candidat déclaré, Kyobo Life Insurance, le numéro trois de l’assurance-vie en Corée du Sud,

Opportunité rare

Reste à savoir comment ING procédera. Vendra-t-il d’un bloc ses sept opérations en Asie ? Ou le fera-t-il par appartements, sachant qu’il est présent sur des marchés aussi différents que le Japon, la Corée du Sud ou la Malaisie ? Dans tous les cas, le désengagement d’ING de l’assurance asiatique s’annonce comme une opportunité rare sur un continent qui suscite la convoitise des principaux assureurs mondiaux.

Au-delà, cela devrait constituer la plus grosse opération de fusion- acquisition dans le secteur de l’assurance en 2012. Les transactions annoncées depuis le début de l’année (lire ci-contre) et celles qui se profilent à l’horizon sont de taille moyenne. En Europe, les regards sont actuellement tournés vers Groupama, qui va se séparer, en France, de sa filiale GAN Eurocourtage, et au Royaume-Uni de ses activités d’assurance et de courtage. L’assureur mutualiste chercherait à tirer de 500 à 600 millions d’euros de la vente de GAN Eurocourtage, présentée comme la pépite du groupe, tandis qu’il attendrait autour de 300 à 400 millions d’euros pour ses opérations britanniques.

Outre-Manche, les spéculations vont toujours bon train sur une poursuite de la consolidation sur le marché du Lloyd’s. Dernièrement, Hardy Underwriting a été racheté par l’américain CNA Financial pour 143 millions de livres (174 millions d’euros).