Le ralentissement observé depuis 2009 se confirme. Le chiffre d’affaires des complémentaires santé augmente toujours, mais moins qu’auparavant. Selon les données publiées hier par le Fonds de financement de la couverture maladie universelle (Fonds CMU), le marché de la complémentaire santé a progressé, hors taxe et hors contribution, d’un peu plus de 3 % en 2011, contre 4,2 % en 2010 et 5,8 % en 2009. Cette hausse est « la plus faible observée depuis la création du fonds » en 2000, souligne Jean-François Chadelat, le directeur du Fonds CMU.

Mais « en temps de crise, il était difficile d’espérer mieux », ajoute-t-il. Ses prévisions initiales étaient même plus basses après l’instauration le 1 er janvier 2011 d’une taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) de 3,5 %. En tout, les assurés ont donc finalement supporté en moyenne une hausse des tarifs de 6,6 % l’an dernier. « Vu le contexte économique, nous pensions que la capacité d’absorption des clients, que ce soit en assurance individuelle ou en collective, serait réduite, qu’il y aurait de la démutualisation et que les DRH des entreprises reviendraient vers des garanties de base »,explique Jean-François Chadelat.

Evolutions parallèles

Contrairement à 2010, les différents acteurs de la complémentaire santé ont connu des évolutions relativement similaires : + 3,56 % pour les institutions de prévoyance (IP), + 3,28 % pour les mutuelles et + 2,7 % pour les sociétés d’assurance, dont la croissance avait été beaucoup plus forte l’année précédente (+ 6,5 %). « Si l’on regarde la progression du chiffre d’affaires des mutuelles, qui font majoritairement de l’individuelle, et des IP, qui font essentiellement du collectif, cela veut dire que l’individuel et le collectif se sont bien tenus », note Jean-François Chadelat.

Pour 2012, le relèvement de la TSCA à 7 % depuis le 1 er octobre « va sans nul doute » peser sur la croissance du chiffre d’affaires des organismes complémentaires, prévient-il.

LAURENT THÉVENIN