La vente de Deniz Emeklilik, la filiale d’assurance-vie turque de Dexia, entre dans sa dernière ligne droite. Selon nos informations, la banque franco-belge a reçu 17 offres non engageantes début mars qu’elle a passées au crible afin d’arrêter une liste de 7 finalistes. Ces derniers ont jusqu’au 15 avril pour remettre leur offre finale. « Les plus grands assureurs sont présents, parmi lesquels AXA et Groupama, mais la plupart des candidats ne sont pas français », souligne une source proche du dossier.

L‘examen de ces propositions et les dernières négociations qui s’ensuivront devraient aboutir à la fin du mois de mai à la sélection d’un acquéreur, voire de deux. Selon son analyse de la qualité des prestations rapportée au prix proposé, Dexia pourrait en effet décider de scinder la vente de Deniz Emeklilik et l’accord de distribution exclusive pour une durée de quinze ans de produits d’assurance-dommages et prévoyance au sein de sa filiale bancaire turque DenizBank.

Marché encore balbutiant

Pour l’heure, l’ensemble des offres englobe toutefois les deux activités, vie et non-vie. Les candidats confirment ainsi leur volonté de capter la plus grande part possible du développement du marché turc de l’assurance encore balbutiant. Pour ce faire, l’accès au réseau de distribution de DenizBank constitue un atout important : l’établissement bancaire attire en moyenne 30.000 nouveaux clients chaque mois et l’ouverture de près de 80 agences dans le pays cette année devrait renforcer ce mouvement. C’est la raison pour laquelle le prix d’acquisition global que les candidats sont prêts à payer est «  bien supérieur » aux 29,5 millions d’euros (64,9 millions de lires) de fonds propres de Deniz Emeklilik, précise la même source.

Une fois le détail de la vente arrêté, l’obtention des autorisations réglementaires devrait permettre à Dexia de boucler la cession de sa filiale turque avant la fin de l’année, soit un an avant l’échéance fixée par la Commission européenne. Compte tenu de son recentrage sur la Belgique, la France et la Turquie, Dexia compte aussi céder Dexia Israël, filiale de financement des collectivités locales, pour laquelle la banque a déjà reçu des marques d’intérêt.

Il lui restera pour se conformer aux exigences de Bruxelles à céder ses filiales Crediop en Italie avant fin 2012, et Sabadell en Espagne avant fin 2013. Si le délai est plus court pour la première, la banque ne devrait rien tenter avant l’automne : le paysage économique et réglementaire européen est aujourd’hui trop instable pour espérer susciter le même intérêt qu’en Turquie

NINON RENAUD, Les Echos