Les taxis volants bientôt dans le ciel néo-zélandais
Adrien Lelièvre

Kitty Hawk, start-up soutenue par Larry Page, a dévoilé un prototype entre le drone, la voiture et l’hélicoptère. L’appareil décolle à la verticale et vole jusqu’à 180 km/h.
Après avoir bousculé Internet dans les années 1990 en cofondant Google, Larry Page va-t-il révolutionner les transports ? Telle est l’ambition de l’Américain de quarante-quatre ans, qui a discrètement investi ces dernières années dans deux start-up spécialisées dans l’aviation.
L’une d’elles, Kitty Hawk, a dévoilé lundi un prototype de taxi volant électrique (nom de code : Cora) entre le drone, la voiture et l’hélicoptère. Cet appareil décolle et atterrit de façon verticale, peut voler jusqu’à 180 km/h et possède une autonomie de 100 km (voir la vidéo ci-dessous). Deux passagers peuvent être accueillis à son bord. « Il s’agit de la prochaine étape dans l’évolution des transports », veut croire l’entreprise, qui insiste sur la dimension écologique de son véhicule, qui n’émet pas de gaz à effet de serre.
Kitty Hawk est présidé par Sebastian Thrun, un ancien haut cadre de Google, qui a notamment travaillé sur le programme de voiture autonome du géant du Web.
Objectif : mise en service 2021
Et les choses avancent pour la start-up : les autorités néo-zélandaises devraient lui donner l’autorisation d’effectuer des tests dans le ciel néo-zélandais dans l’optique d’obtenir une certification – le sésame pour voler -, croit savoir le
« New York Times
».

Kitty Hawk, qui opère sous le nom de Zephyr Airworks en Nouvelle-Zélande, espère mettre ses taxis volants en service en 2021. En attendant, l’entreprise travaille déjà sur une application de réservation et effectue des premiers vols.
La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a confié au quotidien américain que son pays voulait « envoyer le message au monde que nos portes sont ouvertes aux personnes ayant de grandes idées et qui veulent les concrétiser ». « Nous avons pour objectif d’être zéro carbone d’ici à 2050 », ajoute-t-elle. « Etant donné que le véhicule de Kitty Hawk est entièrement électrique, des projets passionnants comme celui-ci nous permettront d’atteindre cet objectif. »
Alors que de nombreuses grandes villes sont embouteillées par les voitures, plusieurs entreprises voient le ciel comme une « nouvelle frontière » pour le transport de passagers.
Dans ce secteur, l’entreprise Ehang a une longueur d’avance : elle a été la première à faire voler en conditions réelles son prototype de drone taxi avec des passagers à son bord. Cette start-up chinoise s’est même payé le luxe de devancer Airbus, qui a développé le
véhicule volant
Vahana
.

Lors du dernier CES de Las Vegas, Bell Helicopter a également dévoilé un taxi volant développé avec Uber. Le géant des VTC ne cache pas ses grandes ambitions dans ce domaine. Il a d’ailleurs signé l’an dernier un partenariat avec la Nasa afin de mettre au point des taxis volants et un système de contrôle du trafic aérien à basse altitude
dans le cadre du programme UberAir
.

Si la technologie progresse vite, les spécialistes des voitures volantes se heurtent pour l’instant aux craintes des autorités, notamment américaines, en matière de sécurité. Le feu vert que s’apprête à donner la Nouvelle-Zélande à Kitty Hawk pourrait faire accélérer le calendrier.
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