La course aux véhicules volants est bien lancée
DYLAN MCCLAIN
AUX CÔTÉS DE GRANDES ENTREPRISES DE TRANSPORT COMME AIRBUS OU UBER, DE PLUS EN PLUS DE START-UP DÉVELOPPENT DES PROJETS DE VOITURES AÉRIENNES. ET LES INVESTISSEURS SE RUENT POUR LES SOUTENIR.
La frontière entre transports terrestre et aérien va peut-être devenir de plus en plus fine dans les années qui viennent. En janvier, Airbus a testé son premier modèle de

drone taxi pour particuliers, nommé « Vahana »
. Le constructeur européen développe également un
vehicule plus grand, baptisé « CityAirbus »
. De son côté, Uber a conçu Elevate et annoncé qu’il collaborait avec
Bell Helicopter et la Nasa
. Mais à côté des poids lourds, de plus petites entreprises et des start-up sont aussi présentes sur ce marché et ont même parfois pris de l’avance.
Parmi elles, Volocopter. Depuis 2011, cette start-up allemande développe le 2X, un véhicule proche de l’hélicoptère mais équipé de 18 petites hélices. Cet engin est entièrement autonome, les passagers (un ou deux) n’intervenant pas dans le pilotage. Début janvier, le PDG d’Intel, Brian Krzanich, a effectué un vol d’une minute à son bord, au-dessus d’un hangar près de Munich. « C’est le meilleur vol que j’aie jamais fait », a-t-il déclaré. L’entreprise est en pourparlers avec

Dubai au sujet de la mise en service de Volocopter
. Mais la concurrence est féroce : le chinois Ehang a développé un véhicule, nommé « Ehang 184 », qui a déjà
réalisé plus d’un millier de vols-tests à Dubai et en Chine
.
Les problèmes techniques soulevés par l’élaboration d’un véhicule volant sont nombreux – comme l’intégration aux systèmes de contrôle du trafic aérien – mais ce ne sont pas les seuls.

Les réglementations en vigueur sur les vols au-dessus des zones urbaines doivent être aussi pris en compte ou encore les risques en termes de sécurité ou d’assurance de se retrouver avec des centaines de véhicules volants zébrant le ciel des villes… L’Union européenne,

qui étudie la question
, devrait bientôt publier une marche à suivre. Car le temps presse : certains pays ou « smart cities » envisagent de
faire voler des taxis drones dès 2020
… Malgré ces obstacles, le potentiel commercial de ce marché attire de nombreux investisseurs. Ainsi, Volocopter a récolté 25 millions d’euros lors d’une seconde levée de fonds en août dernier,
à laquelle Daimler a contribué
. Une autre start-up allemande,
Lilium, a levé 90 millions de dollars
en septembre avec son taxi volant électrique. En novembre, le groupe automobile chinois Zhejiang Geely a fait l’acquisition de Terrafugia Inc., une start-up américaine qui a déjà développé une voiture volante dénommée The Transition et qui se penche maintenant sur un modèle plus avancé, le « TF-X ». Une autre société américaine, Joby Aviation,
qui, selon Bloomberg, développe un prototype baptisé « Rachel
», vient de récolter 100 millions de dollars début février, de la part notamment de Toyota et Intel.
Tous ces projets concurrents n’inquiètent pas Alex Zosel, cofondateur de Volocopter. Pour lui, le marché n’en est qu’à ses balbutiements – même si les premiers modèles pourraient être commercialisés d’ici 2022 – et la marge est importante pour innover et se démarquer. « Chacun de ces acteurs contribue à nous aider par le biais des résultats de ses recherches », déclare-t-il, serein.
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