Laurent Thévenin
En 2017, les différentes intempéries ont coûté 3 milliards d’euros aux assureurs, soit 13 % de plus qu’en 2016. Ceux-ci espèrent une réforme prochaine du régime des catastrophes naturelles.
Les aléas climatiques survenus en France en 2017 ont coûté particulièrement cher aux assureurs. D’après les chiffres publiés jeudi par la Fédération française de l’assurance (FFA), la facture pour le secteur s’est élevée à 3 milliards d’euros l’an dernier, soit 13 % de plus qu’en 2016, l’année des grandes inondations dans les bassins de la Seine et de la Loire. Il faut remonter à 2009, et au passage des tempêtes Klaus et Quinten, pour trouver trace d’un millésime plus onéreux.
En 2017, l’ouragan Irma qui a dévasté les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy a laissé à lui seul pour 1,86 milliard d’euros de pertes assurées. L’assurance agricole aura été une fois encore fortement mise à contribution, avec 300 millions d’euros d’indemnisations, contre 700 millions l’année précédente.
Comme le souligne la FFA, la période 2009-2017 marque un « cycle d’accentuation des sinistres climatiques ». Depuis neuf ans, la moyenne annuelle des dégâts causés par les aléas naturels en France tourne autour de 2,4 milliards d’euros. Soit bien davantage qu’au cours des vingt années précédentes (1,8 milliard d’euros par an en moyenne).
« Un régime efficace mais qui comporte des failles »
Depuis le début 2018, les assureurs ont déjà dû faire face à plusieurs évènements significatifs : les tempêtes Carmen et Eleanor (310 millions de dommages assurés à elles deux pour plus de 177.000 sinistres), ainsi que les inondations de janvier-février (180 millions de dommages pour 30.000 sinistres). L’impact de la vague de froid du mois dernier n’est en revanche encore pas connu.
Dans ce contexte, les assureurs souhaitent plus que jamais une modernisation du régime des catastrophes naturelles, devenue au fil des années un véritable serpent de mer. Ils ont aujourd’hui bon espoir que cette réforme prenne enfin forme au second semestre de cette année, ont-ils fait savoir jeudi.
« C’est sans doute le régime le plus efficace en Europe, mais il comporte des failles », estime Bernard Spitz, le président de la FFA. Selon les assureurs, il faudrait en particulier « intégrer une garantie de prise en charge des frais de relogement dans tous les contrats et dans le régime « catnat » ». Par ailleurs, « le système des franchises ne fonctionne pas bien », affirme Bernard Spitz. Pour la FFA, il serait souhaitable de revoir à la baisse le montant de la franchise – aujourd’hui fixée à 10 % des dommages matériels pour les toutes petites entreprises – pour les commerçants et les artisans. Autre demande du secteur, « il faut systématiser les plans de prévention des risques naturels ».
Dégâts des eaux : une procédure simplifiée
Les assurés vivant dans les 15 millions logements collectifs en France bénéficieront bientôt d’une « procédure simplifiée » en cas de dégât des eaux, a annoncé jeudi la Fédération française de l’assurance. A partir de juin 2018, il n’y aura ainsi plus qu’un seul assureur pour gérer le sinistre et un seul expert pour l’ensemble des parties. Les recherches de fuite seront par ailleurs systématiquement prises en charge.
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