Début d’année sur les chapeaux de roue pour l’assurance-vie. Au mois de février, la collecte nette (cotisations encaissées moins prestations versées) s’est élevée à 2,6 milliards d’euros, après avoir déjà atteint 3 milliards d’euros en janvier, selon les statistiques publiées jeudi par l’Association française de l’assurance. Sur le début d’année 2016, elle se porte encore mieux que sur les deux premiers mois de 2015 (qui avaient totalisé 4,7 milliards d’euros de collecte nette).
En matière de versements, les épargnants ont placé en février 12,1 milliards d’euros sur leurs contrats d’assurance-vie, soit un peu plus qu’en janvier (11,9 milliards d’euros) et qu’en février 2015 (11,4 milliards d’euros). « L’attractivité de l’assurance-vie s’est améliorée au mois de février grâce à la baisse du taux de rendement du plan d’épargne logement (1,5 % au lieu de 2 %) », avance le Cercle de l’épargne. Les fonds en euros (qui drainent toujours la plus grande part des flux) offrent des rendements plus attractifs que la moyenne, même si ceux-ci sont en baisse. Pour 2015, ils vont rapporter en moyenne aux alentours de 2,25 à 2,30 %, selon différentes estimations, contre 2,50 % pour 2014. Compte tenu de l’inflation qui a été nulle l’année dernière, ces niveaux de rémunération s’avèrent même au final plus intéressants qu’en 2014.
« Par ailleurs, les ménages français restent très prudents en matière d’investissement immobilier, investissement qui est, de fait, le grand concurrent de l’assurance-vie », ajoute le Cercle de l’épargne. Ils ont aussi continué à vider leurs Livrets A, qui ne servent plus que 0,75 % et qui ont subi une décollecte totale de 1,32 milliard d’euros sur janvier et février.
Priorité à la sécurité
Dans un contexte boursier très chahuté, les ménages ont cependant joué la carte de la sécurité en matière de diversification de leur épargne d’assurance-vie. Comme c’est souvent le cas quand les marchés baissent, ils sont moins allés vers les unités de compte (UC), des supports plus risqués que les fonds en euros à capital garanti, car investis pour partie en actions, mais aussi potentiellement plus rémunérateurs sur la durée. Alors qu’elle avait atteint 20 % sur l’année 2015, la part des UC dans la collecte brute a ainsi fléchi à 18 % sur les deux premiers mois de l’année (et même à 16,5 % pour février). Or l’intérêt des assureurs-vie (en termes de consommation de capital et de marges) est d’arriver à réorienter leurs clients vers ces supports.
Les prestations versées (en cas de décès, retraits à la demande des clients) ont, elles aussi, légèrement augmenté entre janvier et février, passant de 8,9 à 9,5 milliards d’euros, à des niveaux similaires de ceux de début 2015.
A fin février, les encours de l’assurance-vie atteignaient 1.582,3 milliards d’euros.
Laurent Thévenin, Les Echos
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