90 % d’accidents évités, réduction de la pollution, libération des espaces publics-places de parking, développement de l’auto-partage… Les bénéfices attendus du véhicule autonome sont nombreux. Pourtant, si les constructeurs imaginent des premiers modèles commercialement viables dès 2020, les automobiles 100 % autonomes ne représenteraient que 15 % du total des véhicules vendus à horizon 2030, selon une récente étude de McKinsey.
Le développement sera donc progressif, sur des portions d’autoroute, des voies dédiées, dans les embouteillages, sur un modèle d’autonomie partiel (changement de voie automatisée, freinage d’urgence…) avant d’être généralisé. Si les constructeurs en ont fait une priorité stratégique et investissent depuis plus de quinze ans dans les technologies associées, un certain nombre de barrières devront être surmontées. Les prérequis d’infrastructure seront les plus difficiles à mettre en oeuvre (balisage et entretien des chaussées, mise à disposition de bornes électriques) car ils nécessiteront une mobilisation coordonnée de différents acteurs publics (municipalités, régions) et privés. De nouveaux « business models » seront remis en question, notamment pour les assureurs.
Au-delà des challenges technologiques, réglementaires et d’infrastructure, le véritable point de bascule dans le rythme d’adoption proviendra des automobilistes, qui peinent encore à mesurer la richesse des usages.
« Lieu de divertissement »
Pour l’heure, « 50 % des automobilistes font confiance au véhicule autonome », indique Flavien Neuvy, de l’Observatoire de l’Automobile Cetelem. Mais les automobilistes peinent encore à discerner la palette des possibles, même s’ils imaginent la voiture autonome comme un « lieu de divertissement » à 48 %.
Liberté de choisir son mode de conduite, possibilité de réutiliser son temps et d’utiliser des applications embarquées – e-commerce, réseaux sociaux… A l’instar des applications du digital, l’adoption se généralisera quand la perception des bénéfices l’emportera sur les réticences liées au risque et aux pratiques traditionnelles.
Par ailleurs, cette nouvelle ère amplifiera l’évolution du modèle de détention du véhicule, et, par conséquent, la création de valeur et son partage entre constructeurs, équipementiers, fournisseurs de services de mobilité (type Didi Kuaidi, Zipcar…), acteurs télécoms, start-up Internet et géants de la technologie, et même des opérateurs d’autoroutes comme Vinci.

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