Le groupe bancaire travaille de longue date avec AXA via une coentreprise.
BNP Paribas a lancé une consultation pour trouver un nouveau partenaire assureur dans l’Hexagone.
C’est un dossier qui va intéresser plus d’un assureur. BNP Paribas a lancé une consultation pour trouver un nouveau partenaire en assurance-dommages en France, ont appris « Les Echos » de sources concordantes. Pour l’heure, c’est Natio Assurance, une coentreprise détenue à 50-50 par BNP Paribas Cardif (la filiale d’assurance maison) et AXA France, qui produit les contrats auto et habitation (MRH) vendus par BNP Paribas en France. Selon nos informations, aucune décision n’a néanmoins été prise à ce stade par le groupe bancaire de dénoncer le contrat actuel avec AXA. Interrogés, ni BNP Paribas ni AXA n’ont fait de commentaire.
« Leur accord avec AXA n’a visiblement pas porté tous ses fruits », estime un observateur. Natio Assurance – qui est intégré à 100 % dans le chiffre d’affaires de BNP Paribas Cardif – a dégagé un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros en 2014. Ce montant fait de BNP Paribas Cardif un acteur de petite taille sur le marché français de l’assurance-dommages.
Selon un classement établi par « L’Argus de l’assurance », il n’était ainsi que le numéro seize en habitation en 2014 (avec un chiffre d’affaires de 89 millions d’euros pour quelque 440.000 contrats en portefeuille) et le dix-neuvième en auto (74 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 135.000 contrats). Il reste en particulier très loin des deux bancassureurs les plus présents en assurance-dommages, Pacifica (Crédit Agricole Assurances) et les ACM (Crédit Mutuel).
Accélérer sur les activités « de risque »
Mais à l’image des bancassureurs, qui gagnent du terrain année après année en auto et en MRH, BNP Paribas Cardif avait également fait mieux que le marché en 2014, avec une progression de 7 % du chiffre d’affaires de Natio Assurance (+5 % en habitation et +12 % en auto).
Cette quête d’un nouveau partenaire par BNP Paribas intervient au moment où les groupes bancaires, historiquement très développés en assurance-vie, cherchent tous à accélérer encore sur les activités dites « de risque » (auto, habitation, prévoyance, assurance-emprunteur, etc.).
« Ce très beau dossier », comme le qualifie une autre source, constitue aussi une rareté sur le marché de l’assurance-dommages français – très calme, comparé à l’effervescence qui règne dans l’univers des mutuelles de santé et des groupes de protection sociale, marqué par des rapprochements, des fusions et des partenariats en pagaille. La dernière opération d’ampleur date de la fin des années 2000 quand La Banque Postale avait lancé un appel d’offres (finalement remporté par Groupama) pour créer une coentreprise en assurance-dommages. A l’époque, les principaux acteurs de la place s’étaient mis sur les rangs.
Laurent Thévenin, Les Echos

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