Le volet assuranciel du scandale des prothèses mammaires PIP suit son chemin. Les victimes ayant déposé un dossier auprès d’ Allianz France, qui garantissait en responsabilité civile la société Poly Implant Prothèse, ont commencé à recevoir des propositions d’indemnisation. Conformément au calendrier annoncé, Allianz France a fait partir les premiers courriers et messages le 16 mars. Les envois vont se poursuivre cette semaine.

Alors que les victimes avaient jusqu’au 28 février pour déposer une demande, «  nous dénombrons 4.489 personnes qui se sont manifestées et rendues éligibles au dispositif d’indemnisation », indique aux « Echos » Franck Le Vallois, directeur de l’indemnisation chez Allianz France. C’est un nombre « significativement élevé », «  proche du nombre de victimes qui s’étaient portées partie civile dans le cadre de la procédure pénale devant le tribunal correctionnel de Marseille en 2013 ». Par ailleurs, 166 demandes n’ont pas pu être prises en compte, soit parce que les victimes s’étaient fait poser leurs prothèses à l’étranger, soit parce que celles-ci n’ont pas donné de justificatifs sur le fait qu’elles portent ou ont porté un implant PIP.

Sur la base du plafond de garantie contractuelle de 3 millions d’euros qui était à partager entre toutes les victimes, l’indemnité moyenne proposée s’élève à 654 euros, avec des sommes allant de 258 euros à 1.160 euros. « Ce sont des montants inférieurs au préjudice total subi par les victimes. Mais c’est le résultat d’une répartition au prorata d’un plafond de garantie. Nous avions dit dès le départ que la couverture assurancielle n’était pas suffisante pour répondre à un sinistre de cette ampleur », souligne Franck Le Vallois. L’assureur attend désormais des victimes qu’elles donnent leur accord dans les quinze jours pour recevoir leur indemnité. Selon lui, il n’y aurait aucune raison qu’elles refusent ces propositions : « Allianz s’est engagé à ce que l’acceptation de l’offre n’emporte aucune renonciation à solliciter la réparation du préjudice devant les juridictions compétentes. Par ailleurs, toute indemnité versée dans le cadre du dispositif reste acquise de manière définitive. »

«  Le montant est symbolique, c’est sûr, mais c’est la première indemnisation depuis cinq ans, note Alexandra Blachère, présidente de l’association de défense des porteuses de prothèses PIP. Pour l’indemnisation des victimes, il faudrait la mise en place d’un fonds d’indemnisation, mais cela ne semble pas à l’ordre du jour de l’Etat. » 

Gabriel Nedelec, Les Echos
Laurent Thévenin, Les Echos