Premier exercice concluant pour Rémy Weber, qui dressait hier le bilan d’une année complète passée à la tête de La Banque Postale. Le dirigeant a avant tout insisté sur la croissance maîtrisée de l’établissement, qui génère l’essentiel des bénéfices de La Poste. « Les tests de résistance européens, s’est-il d’emblée félicité, ont montré que notre jeune banque de 2006 est la deuxième la plus solide de la zone, par la faiblesse de l’impact d’une crise sur ses fonds propres. » La Banque Postale, a-t-il ajouté, a en outre continué de renforcer ses fonds propres en novembre, avec une nouvelle augmentation de capital de 633 millions d’euros, via des apports de liquidités des bureaux de poste. Au total, sur l’année, ses capitaux ont ainsi été consolidés de 1,38 milliard et le groupe affiche un ratio de fonds propres durs (CET 1) de 12,7 %.

Surtout, La Banque Postale a dégagé « pour la première fois » l’an dernier un bénéfice avant impôts de plus de 1 milliard d’euros. Un résultat qui la place dans la trajectoire pour atteindre le milliard de bénéfice net en 2020. En 2014, le résultat net a progressé de près de 18 %, à 677 millions d’euros.

Ce préambule sur la solidité financière du groupe n’était pas inutile, tant les performances commerciales de La Banque Postale ont détonné l’an dernier. Alors que BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole ont souffert dans la banque de détail dans l’Hexagone, affichant des produits nets bancaires en recul, les revenus de la banque de La Poste ont progressé de 1,8 % à 5,67 milliards d’euros – dont 5,34 milliards tirés des activités de détail, en hausse de 1,2 %. Ce sont au total 50.000 nouveaux clients qui ont rejoint l’an dernier la base de ses 10,8 millions de comptes actifs, dont 600.000 patrimoniaux, qui constituent le nouveau coeur de cible de la banque pour doper ses revenus. Sa production de crédits à la consommation a crû de 13 %, à 2,1 milliards d’euros. Seul bémol, la production de crédits immobiliers recule de 10 % à 8 milliards d’euros, en raison de la comparaison avec une très bonne année en 2013. Mais les encours de ses prêts progressent au total de 12 % (64,7 milliards, dont 57,4 milliards aux particuliers). Rémy Weber a rappelé le défi particulier que faisait peser la nette baisse des taux sur La Banque Postale, très riche en dépôts. Ce contexte, a-t-il dit, « nous pousse à aller vers plus de crédit, tout en étant rigoureux ».

Pour 2015, le premier défi de Rémy Weber est d’une tout autre ampleur : l’intégration de la banque dans le réseau de La Poste. « Tout le monde n’est pas entré dans le groupe La Poste pour être banquier », a-t-il noté. Reste que, au total, 70.000 postiers vont devoir être convaincus