La phase de « grand nettoyage » est terminée pour le Lion de Trieste. En marge de ses résultats annuels, l’assureur italien Generali a confirmé jeudi avoir conclu, avec un an d’avance, son plan de cessions d’actifs périphériques de 4 milliards d’euros.

A court terme, les cessions se sont traduites par un recul de 10,5 % du résultat net l’an dernier, à 1,7 milliard d’euros, pour cause de charges exceptionnelles sur la vente de sa banque privée suisse BSI et sur sa participation dans l’assureur russe Ingosstrakh. Mais le groupe se targue d’avoir atteint un ratio de solvabilité de 164 % (contre 141 % en 2013), outre un niveau de rendement opérationnel sur fonds propres de 13,2 %, avec un an d’avance sur son objectif initial. Le résultat opérationnel est en hausse de 10,8 %, à 4,5 milliards, et le dividende en hausse de 33 %.

« Nous avons conclu un chapitre important. A compter de ce jour, la situation sera beaucoup plus nette et nos résultats beaucoup moins volatils », a souligné hier Mario Greco, deux ans et demi après son arrivée.

Ultime incertitude liée à la récente vente de BSI au brésilien BTG Pactual : Generali doit encore finaliser ses négociations avec le département de la Justice américain sur le montant de l’amende que devra verser sa filiale de banque privée suisse à la suite d’un différend fiscal avec le Trésor américain. Mais la cession de BSI pour 1,24 milliard d’euros sera finalisée « avant la fin du premier semestre ».

 

Le total des primes du groupe a augmenté de 7,7 % l’an dernier, à 70,43 milliards d’euros, grâce à la bonne évolution de son activité d’assurance-vie en Italie, en France et dans la zone Emea (Europe-Moyen-Orient-Afrique). En France – son troisième marché après l’Italie et l’Allemagne -, le groupe a repris sa croissance dans le secteur vie. « Nous avons fait par le passé des erreurs stratégiques sur le marché français. En 2007-2008, le groupe s’était positionné sur la cible des très riches dans le secteur vie. Or cette cible a disparu en France depuis », explique Mario Greco aux « Echos ».

« Avec 70 milliards d’euros de primes dans 60 pays, nous n’avons pas de nécessité de faire des acquisitions. S’il y a des opportunités nous les regarderons. La course au chiffre d’affaires n’a pas de sens », ajoute-t-il. En deux ans et demi, le patron de Generali se targue d’avoir généré 18 milliards d’euros de valeur au bénéfice des actionnaires (16 milliards de capitalisation et 2 milliards de dividendes). En revanche, il n’a pas voulu commenter les rumeurs sur une entrée éventuelle d’Exor (le holding des Agnelli) dans le capital de Generali. 

Pierre de Gasquet, Les Echos
Correspondant à Rome