Aviva a vécu jeudi une journée euphorique à la Bourse de Londres. Son titre a gagné 8,13 %, après l’annonce d’un bénéfice net de 2,15 milliards de livres sterling (2,6 milliards d’euros) en 2013. Cette performance marque un rétablissement spectaculaire puisque l’assureur britannique avait essuyé une perte de 2,93 milliards de livres en 2012, qui avait été, il est vrai, largement imputable à des dépréciations liées à la vente de ses activités américaines.

Malgré ce retour à meilleure fortune, le groupe, en pleine restructuration depuis l’été 2012, se garde de crier victoire. « Il reste beaucoup à faire dans le redressement d’Aviva », déclare aux « Echos » David McMillan, directeur général d’Aviva Europe. Se disant bien parti pour atteindre son objectif de réduction des coûts de 400 millions de livres d’ici à fin 2014, le groupe va poursuivre ses efforts. « Nous nous concentrons sur nos coûts informatiques, qui sont très élevés, même si ce n’est pas le cas pour la France. Nous dépensons aussi trop en frais de consultants », indique David McMillan.

Sa cure d’amaigrissement drastique s’est déjà traduite par 2.000 suppressions de postes. Alors qu’il s’est débarrassé de plusieurs opérations peu rentables ou non stratégiques aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, l’assureur promet d’autres cessions. « Notre activité d’assurance-dommages en Turquie est à vendre », confirme David McMillan.

La stratégie de recentrage du groupe commence à porter ses fruits. Le résultat opérationnel s’est amélioré de 6 %, à 2,05 milliards de livres. Quant à la valeur des affaires nouvelles, l’un des indicateurs clefs pour Aviva, elle a augmenté de 13 %, à 835 millions de livres.

Deuxième marché du groupe après le Royaume-Uni, la France a fait état d’une croissance rentable de l’ensemble de ses activités. A lui seul, Aviva France a apporté un cinquième du résultat opérationnel du groupe pour un chiffre d’affaires en progression de 13 %, à 6,6 milliards d’euros, et une valeur des affaires nouvelles en vie, épargne et retraite individuelles en hausse de 33 %.« Notre grande force en France tient à ce que nous contrôlons les trois quarts de notre activité à travers nos propres réseaux de distribution. Cela nous donne une grande agilité dans notre relation avec nos clients », explique David McMillan.

En 2014, Aviva se veut offensif. « Nous regardons constamment les opportunités potentielles dans les pays émergents, mais aussi dans les pays matures. Nous allons aussi beaucoup investir dans le digital », annonce David McMillan. L’an dernier, il a par exemple étendu son partenariat de bancassurance avec Santander en Pologne, un pays sur lequel il mise beaucoup. Il vient aussi de créer une coentreprise d’assurance-vie en Indonésie avec Astra International.

Laurent Thévenin