La recherche d’un partenariat structurant se précise à La Mutuelle Générale. La troisième mutuelle française aurait retenu deux options, ont appris « Les Echos » de sources concordantes. Tout devrait finalement se jouer entre Humanis et Malakoff Médéric.

La mutuelle historique des Postes et Télécommunications, dont le conseil d’administration s’est réuni mardi, devrait entrer en négociations avec les deux groupes de protection sociale avant de faire son choix final. Interrogée, La Mutuelle Générale n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Humanis et Malakoff Médéric ne faisaient aucun commentaire non plus.

En juin dernier, Patrick Sagon, le président de La Mutuelle Générale, expliquait que le partenariat recherché devait lui permettre de booster son développement : « Nous n’avons pas besoin d’un partenariat financier ou technique », expliquait-il alors.

Son ambition est de devenir «  le pôle d’assurance santé d’un groupe d’assurance de personnes ». Dans cette perspective, avec un chiffre d’affairesde 1,05 milliard d’euros en 2012, réalisé à 40 % en santé collective, la mutuelle a d’autant plus d’atouts à faire valoir que la complémentaire santé d’entreprise va bientôt être généralisée à tous les salariés du secteur privé français.

Pour Humanis comme pour Malakoff Médéric, un tel rapprochement serait de fait une opportunité en or. Déjà acteurs de premier rang sur le marché de la santé collective, l’un comme l’autre ont la volonté affichée d’attirer des mutuelles. L’an dernier, Humanis a ainsi réussi à faire venir au sein de son union de groupe mutualiste la Mutuelle de l’Industrie du Pétrole (MIP, 232.000 personnes protégées, 181 millions d’euros de cotisations). Mais elle a aussi subi le départ de l’importante Mutuelle Humanis Familiale (183 millions d’euros de cotisations et 300.000 personnes couvertes), qui s’est depuis rebaptisée « M comme Mutuelle ». De son côté, Malakoff Médéric vient de créer, fin 2013, une union de groupe mutualiste avec la Mutuelle UMC.

Pour La Mutuelle Générale, un tel rapprochement lui permettrait de bénéficier des usines des deux poids lourds de la santé. Sa quête d’un partenaire est un sujet au long cours. En 2010, elle était déjà entrée en négociation exclusive avec le groupe de protection sociale Mornay (qui a, depuis, formé le groupe Klesia à la suite de sa fusion avec D & 0). La volonté affichée alors était « de constituer un groupe de tout premier plan tant sur le marché de l’assurance collective que sur celui de l’assurance individuelle ». Mais ce processus n’est jamais allé à son terme. La MG aurait aussi tenté en vain de se rapprocher de La Banque Postale. Les deux groupes partagent en effet déjà une coentreprise, La Banque Postale Assurance Santé, détenue à 35 % par la Mutuelle Générale et à 65 % par la filiale bancaire de La Poste, et opérationnelle depuis fin 2011.

Si cette piste n’a pas abouti non plus, La Banque Postale sera sans aucun doute très attentive à l’évolution des négociations entre la Mutuelle Générale et ses deux nouveaux prétendants. Il y a un an, le groupe bancaire indiquait en effet dans « Les Echos » vouloir se développer en assurance santé collective au travers d’un partenariat. Or leur coentreprise apparaît comme une bonne base de départ.

Laurent Thévenin